La justice a désigné deux experts pour déterminer l'origine des problèmes de santé du chanteur. Johnny Hallyday dit avoir "frôlé la mort" en raison d'une négligence présumée lors de son opération d'une hernie discale.
AFP - La justice a chargé lundi deux experts médicaux, un infectiologue et un neurochirurgien, de mener une expertise médicale de Johnny Hallyday pour définir d'éventuelles responsabilités dans l'état de santé du chanteur, sorti de l'hôpital le 23 décembre.
Les avocats du chanteur, opéré le 26 novembre dans une clinique parisienne d'une hernie discale, avant de passer 16 jours dans un hôpital de Los Angeles pour une infection consécutive à l'opération, ont obtenu de la justice la désignation de deux experts médicaux indépendants.
La juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, Catherine Cosson, a désigné lundi deux experts, l'infectiologue Bertrand Gachot, qui exerce à l'institut Gustave-Roussy de Villejuif (Val-de-Marne), et le neurochirurgien Marc Tadié, du CHU de Bicêtre (Val-de-Marne), pour mener cette expertise.
Les deux spécialistes auront accès à de larges pans du dossier médical du chanteur, notamment concernant les actes subis lors de son opération dans une clinique parisienne le 26 novembre puis après son admission à l'hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles.
Ces deux professeurs auront notamment pour mission d'"établir le mode et les habitudes de vie" du chanteur "dans les jours qui ont précédé et suivi" l'opération menée par le Dr Stéphane Delajoux, selon l'ordonnance de référé consultée par l'AFP.
Ils devront en outre "décrire précisément l'intervention du Dr Delajoux" et déterminer si le chanteur a contracté une infection nosocomiale lors de son séjour dans la clinique parisienne. Ils devront par ailleurs déterminer si le rocker est "apte physiquement et intellectuellement à exercer son activité professionnelle".
"J'ai frôlé et côtoyé la mort. C'est pour ça que je veux savoir la vérité", avait écrit Johnny Hallyday de son lit d'hôpital américain, au juge parisien qui a examiné sa demande d'expertise. "Je compte sur vous", avait insisté l'artiste dans cette "lettre à (s)es juges", lue à l'audience par son avocate, Me Virginie Lapp.
Celle-ci a qualifié cette ordonnance d'"étape importante pour Johnny Hallyday qui s'estime victime d'une erreur médicale".
Le "processus" d'expertise "va maintenant commencer", a précisé à la presse Me Lapp. "Il n'y a pas de date butoir mais on aura peut-être une meilleure vision d'ici deux à trois mois", a-t-elle ajouté. Selon elle, "il y aura très prochainement une réunion avec les experts pour définir les méthodes de travail".
Les deux experts devront, selon Me Lapp, répondre "à ces questions: fallait-il opérer? Le geste chirurgical a-t-il été réalisé dans les règles de l'art? Les indications post-opératoires ont-elles été pertinentes?"
"On ne peut exclure un cumul de responsabilités et un cumul d'erreurs", a conclu l'avocate du chanteur.
L'avocat du Dr Delajoux, Me David Koubbi, s'est lui aussi félicité de la désignation de ces deux experts. "On est maintenant dans une situation où des professionnels objectifs vont donner leur avis, c'est une excellente chose", a-t-il déclaré à la presse. Il s'est dit convaincu qu'aucune responsabilité "n'est imputable au Dr Delajoux".
Le chanteur a quitté l'hôpital de Los Angeles le 23 décembre après 16 jours d'hospitalisation et a pu passer les fêtes de fin d'année en famille. Il doit encore observer une longue convalescence, et la fin de sa tournée, le "Tour 66", présentée comme la dernière du chanteur, a été annulée à la mi-décembre.
Quelque 24 concerts étaient encore prévus à partir du 8 janvier à Amiens et 160.000 billets avaient déjà été vendus, qui doivent être remboursés.