
Un candidat de l'opposition sociale-démocrate et deux indépendants se disputent dimanche en Croatie l'accès au deuxième tour de l'élection présidentielle, dont devrait être exclu le candidat du parti conservateur au pouvoir.
Ivo Josipovic. Agé de 52 ans, candidat du Parti social-démocrate (SDP, opposition parlementaire), il devrait arriver en tête du premier tour de l'élection présidentielle, le 27 décembre, selon les sondages qui le créditent de près de 30% des intentions de vote. M. Josipovic est expert en droit pénal international mais aussi compositeur de musique classique. Membre de l'Assemblée nationale depuis 2003, il a promis de lutter contre "la profonde injustice sociale" dont sont, dit-il, victimes les citoyens croates. Décrit par des analystes comme un candidat ayant la "biographie propre", il s'est aussi engagé à lutter "sans compromis" contre la corruption et le crime organisé. Ses détracteurs lui reprochent son "manque de tempérament" et d'expérience politique.
Nadan Vidosevic. Age de 49 ans il est crédité de près de 15% des intentions de vote. M. Vidosevic a été limogé du parti de la Communauté démocratique croate (HDZ, conservateurs au pouvoir) après avoir présenté sa candidature à l'élection présidentielle en tant qu'indépendant. Né à Split (sud), économiste de profession, M. Vidosevic compte sur les voix de l'électorat libéral du HDZ, mais aussi sur celles des électeurs de centre, voire même de la gauche. Au début des années 1990 il a dirigé une grande cimenterie pendant le processus ayant conduit à sa privatisation et a été accusé par la presse d'avoir tiré profit de cette affaire. De 1993 à 1995, M. Vidosevic a été ministre de l'Economie. Depuis 1995, il dirige la Chambre économique croate (HGK) et depuis 2005, il est aussi à la tête d'une importante entreprise alimentaire locale. Richissime, M. Vidosevic s'est donné pour objectif, en cas de victoire, de bâtir une Croatie où "chaque citoyen vivra de son travail".
Milan Bandic. Agé de 54 ans, il est crédité de 12% des intentions de vote. M. Bandic est le maire de la capitale croate, Zagreb, depuis 2000. Il a été limogé du Parti social-démocrate (SDP) après avoir présenté sa candidature à l'élection présidentielle en tant qu'indépendant. "Je vais travailler comme un +cheval+ pour la Croatie", a-t-il dit pendant la campagne électorale. Né dans un village du sud de la Bosnie-Herzégovine, qu'il a quitté dans les années 1970 pour faire ses études de sciences politiques à Zagreb, M. Bandic a fait une grande partie de sa campagne dans le pays voisin, pour tenter d'obtenir les voix des Croates de Bosnie. Ces derniers représentent environ 270.000 des quelque 4,4 millions d'électeurs inscrits. M. Bandic a refusé d'affronter les autres candidats dans des débats télévisés, préférant faire diffuser des vidéos publicitaires le montrant.
Andrija Hebrang. Agé de 63 ans, ce candidat du parti conservateur au pouvoir (HDZ), n'a pratiquement pas de chances de parvenir au deuxième tour, selon les sondages, qui le créditent de 7% des intentions de vote. Médecin, proche du nationaliste Franjo Tudjman, le premier président de la Croatie indépendante (1991), M. Hebrang a été dans les années 1990 ministre de la Santé, puis ministre de la Défense. En 2003, il a été vice-Premier ministre et ministre de la Santé, avant de quitter ses fonctions pour des raisons de santé.