Le président Gbagbo et le Premier ministre Soro, ex-chef de la rébellion des Forces nouvelles, ont signé un accord qui va permettre à 5 000 ex-combattants des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) d'être intégrés à la nouvelle armée.
AFP - Le président ivoirien Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion des Forces nouvelles ont signé un accord intégrant les ex-rebelles aux forces de sécurité ivoiriennes, a-t-on appris mercredi de source officielle à Ouagadougou.
Il s'agit d'un accord complémentaire, appelé "Ouaga IV", à l'accord de paix de 2007. Avec cet accord, quelque 5.000 ex-combattants des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) devraient être intégrés "dans un délai de deux ans" à la nouvelle armée ivoirienne.
"Le quatrième accord complémentaire vient d'être signé par Laurent Gbagbo, président de Côte d'Ivoire, Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles, et Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien", a déclaré le représentant spécial de M. Compaoré en Côte d'Ivoire, Boureima Badini, lisant un communiqué devant la presse.
Le texte de l'accord avait été paraphé lundi à Ouagadougou par des représentants de la présidence ivoirienne et des FN.
"Le président Gbagbo l'a signé aujourd'hui (mercredi) à Abidjan, le Premier (ministre) hier à Paris. Le président Compaoré vient de le signer ce soir même à Ouagadougou", a confirmé à l'AFP le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alain Bedouma Yoda.
Un total de 600 éléments des FAFN déjà formés devraient être déployés, "sans délai", aux côtés de la police et de la gendarmerie (loyalistes) pour la sécurisation du processus électoral.
L'accord prévoit aussi la formation de 3.400 autres éléments des FAFN pour être affectés à des tâches de sécurité aux fins de leur déploiement aux côtés des forces sécuritaires (police et gendarmerie).
Le texte demande aussi au gouvernement ivoirien de verser un montant de 50.000 francs CFA (76 euros) comme "prime ou aide directe" à tout milicien ou soldat FAFN démobilisé.
Le porte-parole de l’ex-rébellion ivoirienne, Sidiki Konaté, s'était félicité lundi après le paraphe du document que les protagonistes de la crise soient parvenus à un accord sur la question "très sensible" des militaires".
"Tout ce qui n’était pas encore fait et qui faisait peur à chacun vient d’être décidé par les deux délégations de façon responsable", avait déclaré M. Konaté, également ministre de l’Artisanat et du Tourisme dans le gouvernement de transition.
"Ceci marque l’irréversibilité de ce processus mais surtout la volonté inébranlable des deux parties d’aller à la paix étape par étape, coup après coup", avait-il ajouté.
L'état-major des FN revendique 36.000 éléments. Les Forces de défense et de sécurité (FDS, loyalistes) comptaient en 2007 quelque 11.000 soldats, 13.000 gendarmes et 16.000 policiers.
"Ouaga IV" succède à trois autres accords complémentaires à l'accord de Ouagadougou conclu en mars 2007 par le président ivoirien et l'ancienne rébellion qui avait tenté de le renverser en septembre 2002.