
L'ex-ministre israélienne des Affaires étrangères, aujourd'hui leader de l'opposition, dit réfléchir à la proposition du Premier ministre. Aucun portefeuille spécifique ne semble avoir été mentionné.
AFP - Le Premier ministre de droite israélien Benjamin Netanyahu a demandé jeudi à la chef de l'opposition centriste, Tzipi Livni, de rejoindre la coalition gouvernementale, a annoncé jeudi son bureau dans un communiqué.
"Le Premier ministre a demandé à Mme Livni de rejoindre le gouvernement d'union nationale (...) compte tenu des défis locaux et internationaux auxquels Israël fait face", indique le communiqué.
Mme Livni, ex-ministre des Affaires étrangères, n'a pas exclu la possibilité de se rallier au gouvernement de M. Netanyahu.
"J'ai toujours dit que si cette proposition est sérieuse, nous pouvons discuter de cette question", a-t-elle répondu à M. Netanyahu, qui est le chef du principal parti de droite, le Likoud, selon son entourage. Elle a toutefois ajouté que toute décision devrait être avalisée par un vote interne du Kadima.
Dans des propos rapportés par la chaîne publique de la télévision, Mme Livni a par ailleurs déclaré en soirée devant des membres de son parti: "J'ai reçu une proposition de M. Netanyahu en vue d'une certaine coopération avec lui, et je veux me concerter avec vous à ce sujet".
Mme Livni dirige le Kadima (centre), le parti le mieux représenté à la Knesset (Parlement) avec 28 sièges sur 120.
Créé fin 2005 par l'ex-Premier ministre Ariel Sharon, le Kadima a été récemment déstabilisé par des tentatives de M. Netanyahu de diviser le parti en faisant pression sur certains de ses députés pour qu'ils rejoignent la coalition au pouvoir. La position de Mme Livni à la tête de son parti s'en est trouvée affaiblie.
"Le Kadima est menacé de désintégration", a alors déploré le numéro deux du parti centriste, Shaoul Mofaz, un ancien ministre de la Défense.
Le Premier ministre a promis à Mme Livni qu'un futur gouvernement d'union nationale incluant le Kadima prônerait la solution de deux Etats pour deux peuples, israélien et palestinien, qu'il avait présentée lors d'un important discours en juin dernier, selon le bureau de M. Netanyahu.
M. Netanyahu n'a toutefois pas offert de portefeuille ministériel spécifique à l'opposante.
En mars dernier, après des élections législatives anticipées, Mme Livni avait refusé de participer au gouvernement très marqué à droite de M. Netanyahu, en dépit des efforts de ce dernier pour attirer le Kadima dans une coalition "aussi large que possible".
La coalition au pouvoir en Israël va du centre-gauche, avec le Parti travailliste, jusqu'à l'extrême-droite, représentée par des partis nationaux-religieux.
Si la coalition de M. Netanyahu apparaît aujourd'hui très stable, elle n'en demeure pas moins traversée par des courants opposés sur la question de la colonisation en Cisjordanie ou l'échange de centaines de prisonniers palestiniens contre le soldat otage israélien Gilad Shalit.