
Un an et demi après l'intervention militaire russe en Géorgie, Tbilissi et Moscou ont décidé d'un commun accord de rouvrir le poste-frontière de Verkhni Lars, fermée depuis trois ans, a-t-on appris de source diplomatique géorgienne.
AFP - La Géorgie et la Russie ont décidé de rouvrir leur frontière terrestre après trois ans de fermeture, premier signe de dégel dans leurs relations depuis leur guerre éclair en août 2008.
Les deux pays ont trouvé un accord sous médiation suisse pour rouvrir le poste-frontière de Verkhni Lars, fermé en 2006, a indiqué à des journalistes la vice-ministre des Affaires étrangères géorgienne Nino Kalandadzé.
"La décision de rouvrir (la frontière, ndlr) a été prise", a-t-elle déclaré, ajoutant que la Géorgie espérait une réouverture effective début mars.
L'accord permettra aux citoyens géorgiens et aux camions de marchandises de franchir la frontière, a-t-elle ajouté, précisant qu'un protocole serait signé d'ici deux semaines.
Ce poste est le seul point de passage entre les deux paus qui ne se trouve pas dans les régions séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, au coeur du conflit de l'année dernière et dont Moscou a reconnu l'indépendance.
"Les délégations des deux parties ont convenu de la nécessité de renouveler les liaisons internationales entre la Russie et la Géorgie, qui doivent reprendre à partir du 1er mars 2010", a confirmé le service russe des gardes-frontières dans un communiqué, cité par l'agence russe Ria Novosti.
Malgré le fait qu'il soit fermé, la Géorgie a rénové le poste-frontière de Verkhni Lars cette année, grâce à une aide financière des Etats-Unis de 2,4 millions de dollars (1,7 million d'euros).
En 2006, les autorités géorgiennes avaient jugé "politique" la décision de Moscou de le fermer, dans un contexte de tensions croissantes alors que Tbilissi cherchait à se rapprocher de l'Occident, et de l'Otan en particulier.
Les hostilités ont culminé en août 2008, quand les troupes russes sont entrées en Géorgie pour riposter à une offensive géorgienne destinée à reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud.
La Russie s'est ensuite retirée du territoire géorgien mais est restée en Ossétie du Sud et en Abkhazie, dont elle a reconnu l'indépendance, une décision qui pour l'heure n'a été suivie que par le Nicaragua, le Venezuela et Nauru, une petite île du Pacifique.
Les deux autres routes entre la Géorgie à la Russie traversent les régions rebelles, excluant de fait le trafic international.
La décision de 2006 avait ébranlé l'Arménie, une ex-république soviétique voisine, qui comptait sur cette route pour la relier à la Russie, son principal partenaire économique.
"L'Arménie salue l'accord entre la Russie et la Géorgie pour reprendre les opérations au poste-frontière de Verkhni Lars", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères arménien, Tigran Balaïan.
Le président russe Dmitri Medvedev avait récemment ouvert la voie à un dégel des relations avec Tbilissi, en disant qu'il ne voyait "pas d'obstacle" dans la réouverture de Verkhni Lars et la reprise des vols directs, interrompus depuis la guerre.
La compagnie aérienne géorgienne, Georgian Airways, a demandé cette semaine à la Russie de lever cet embargo mais n'a pour l'heure reçu aucune réponse.
Le vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov a dit jeudi que les vols ne reprendraient que si la Géorgie pouvait fournir des garanties de sécurité.