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Ali Ghali, un chef du Jihad islamique, a été tué par une frappe israélienne jeudi matin, alors que la tension est remontée d'un cran ces derniers jours entre l'État hébreu et les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza, où le bilan est de 25 morts depuis mardi.

Israël a éliminé jeudi 11 mai avant l'aube un chef militaire du Jihad islamique palestinien dans une nouvelle frappe sur la bande de Gaza, où ses opérations ont fait 25 morts depuis mardi, selon les autorités locales.

Le Jihad islamique, qui a tiré depuis mercredi après-midi plusieurs centaines de roquettes n'ayant fait à ce stade aucun blessé en Israël, a affirmé que "les assassinats israéliens ne (resteraient) pas impunis et (que) toutes les options (étaient) sur la table pour la résistance".

Dans un communiqué, les Brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique, ont annoncé qu'"Ali Ghali (...), commandant (son) unité de lancement des roquettes, (avait) été assassiné dans le sud de la bande de Gaza avec d'autres martyrs". Selon des témoins, le haut d'un immeuble a été détruit par la frappe israélienne, à Khan Younès, et, selon des sources médicales palestiniennes, deux autres personnes ont été tuées avec lui. Il s'agit a priori de membres du Jihad islamique, a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué confirmant que "des avions de combat (avaient) visé" Ali Ghali alors qu'il "se cachait dans un appartement à Khan Younès".

L'escalade en cours est la plus grave entre groupes armés palestiniens de Gaza, territoire sous le contrôle du mouvement islamiste Hamas, et Israël depuis août 2022.

"Nécessité d'une désescalade"

Dans un entretien téléphonique avec Tzachi Hanegbi, son homologue auprès du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, a "insisté sur la nécessité d'une désescalade et d'empêcher de nouvelles pertes humaines", et fait allusion aux efforts de médiation égyptiens en vue d'obtenir un cessez-le-feu, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Plus tôt, un porte-parole onusien à New York avait déclaré que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, était "très inquiet" de la situation et voulait s'assurer "qu'il n'y aura pas d'escalade" supplémentaire.

Depuis les premiers tirs de roquettes palestiniennes mercredi après-midi, des sirènes d'alerte ont retenti dans des localités israéliennes autour de la bande de Gaza, mais aussi jusqu'à Beersheva à l'est, et aussi loin que Tel-Aviv, au nord.

Selon un décompte de l'armée israélienne arrêté à 21 h 30 avant plusieurs dizaines d'autres tirs, 469 roquettes ont été lancées de la bande de Gaza, sur lesquelles 333 sont entrées dans l'espace israélien. Plus de la moitié a été interceptée par la défense antimissiles et Benjamin Netanyahu a enjoint mercredi soir la population des régions limitrophes de Gaza à rester dans les abris, certaines roquettes ayant causé des dégâts matériels. Une maison et une voiture ont notamment été touchées par des roquettes dans les villes de Sderot et Ashkelon, selon des responsables israéliens.

Le Jihad islamique, organisation qualifiée de "terroriste" par Israël, l'Union européenne et les États-Unis, est ciblé par des frappes israéliennes depuis mardi. Il avait promis une "réponse de même ampleur que les crimes" de l'ennemi israélien après l'élimination de trois de ses chefs militaires dans des frappes israéliennes ayant fait mardi 15 morts, dont quatre enfants, dans la bande de Gaza.

Selon les autorités locales, les opérations de l'armée israélienne ont fait dix morts supplémentaires depuis, parmi lesquels une fillette de 10 ans, et quatre combattants du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), selon ce mouvement.

La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens sous blocus israélien, a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008. "J'ai l'impression qu'une guerre va éclater, il y a de la tension et de la peur", a dit à l'AFP Monther Abdallah, un habitant de Gaza de 50 ans.

Autour du territoire palestinien, les habitants des localités israéliennes ont trouvé refuge dans des abris, et les écoles sont fermées dans un rayon de 40 kilomètres, selon la radio publique israélienne.

L'Allemagne a "fermement" condamné les attaques à la roquette palestiniennes "sans distinction" contre Israël.

Avec AFP