Dans une interview à France 24 et RFI, Azali Assoumani, président de l’Union des Comores, affirme qu’une rencontre avec Emmanuel Macron à Paris est "une possibilité" dans les jours prochains. Il révèle avoir échangé avec son homologue français à deux reprises ces derniers jours.
Azali Assoumani explique que pour résoudre la crise entre les deux pays, provoquée par le lancement de l’opération Wambushu à Mayotte contre l’immigration illégale et les bandes criminelles, il faut "une pause" dans cette opération pour discuter. Plutôt qu’une rencontre entre les ministres de l’Intérieur des deux pays, c’est désormais une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Intérieur des deux pays qui est envisagée. Le président comorien nie toute velléité de coopérer davantage avec Paris en échange d’un soutien financier.
Tout en réaffirmant la souveraineté des Comores sur Mayotte, il affirme que c’est la France qui est "responsable, voire coupable" de ce qui s’y passe, notamment en termes de délinquance. Et que les Comores ne sont pas concernés par les questions migratoires. Il avertit que toute mesure de rétorsion de Paris comme un gel des visas octroyés par la France aux comoriens est inacceptable, ajoutant que «ce chantage n’est pas à la mesure de la France»
Sur le Soudan, il explique que l’urgence est de parvenir à un cessez-le-feu, des couloirs humanitaires puis un mécanisme de dialogue entre les deux parties. Tout en saluant le rôle des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite pour parvenir à une trêve, il souligne que l’Union Africaine doit avoir un rôle central pour trouver une solution pérenne car «c’est aux Africains de résoudre un problème africain» Il dit que les 2 généraux rivaux sont diposés à discuter d’après ses contacts réguliers avec eux.
Il explique avoir parlé pour la première fois au président ukrainien Volodymir Zelensky de la tenue d’un "sommet mondial pour la paix". Concernant une rencontre entre Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine, il dit que rien n’est impossible et qu’il va s’engager pleinement pour y parvenir en tant que président en exercice de l’Union Africaine. Il dit que les Comores se sont opposés à l’invasion de la Russie par l’Ukraine par principe mais également car il espère en retour un soutien similaire pour un petit pays comme le sien, notamment pour la question de Mayotte.