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Handicap : Macron annonce 1,5 milliard d'euros pour un meilleur accès aux lieux publics

Le président français Emmanuel Macron a annoncé, mercredi, qu'un milliard et demi d’euros allaient être consacrés au renforcement de l'accessibilité des lieux publics pour les personnes en situation de handicap. Cette annonce intervient dans le cadre de la Conférence nationale du handicap (CNH), organisée tous les trois ans, qui permet de fixer le cap des politiques publiques du handicap.

Le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi 26 avril que l'État allait consacrer un milliard et demi d'euros au renforcement de l'accessibilité des lieux publics pour les personnes en situation de handicap, lors de la sixième Conférence nationale du handicap (CNH), qui détermine les politiques du handicap dans les trois années à venir. 

"C'est une ligne budgétaire lourde, certains voulaient plus, beaucoup proposaient moins (...) c'est une ligne budgétaire conséquente qui doit être suivie d'effet", a-t-il martelé à l'Élysée.

À cette fin, "nous allons avant l'été décliner très concrètement cet engagement en fixant une véritable programmation que nous allons suivre ensemble", a-t-il ajouté.  

Ces aides concerneront "particulièrement les petits établissements recevant du public (...) petits commerces, restaurants, salles des fêtes, locaux de services publics". 

Le chef de l'État a aussi annoncé que cet engagement ferait l'objet d'un suivi régulier, avec un premier bilan dès 2024, et pourrait donner lieu alors à des "sanctions" pour les lieux publics améliorant trop lentement leur accès. 

"On fera un bilan en 2024 et il faudra à ce moment-là envisager un système de sanctions", a-t-il dit, expliquant n'avoir pas tout de suite retenu cette idée "parce qu'il faut déjà mettre des moyens, essayer d'accélérer". 

Dans les transports seront encouragés "l'acquisition de véhicules électriques adaptés, la mise en accessibilité des taxis, des gares, du train avec des services aux voyageurs et des transports de substitution adaptés", a-t-il également précisé.   

Le Collectif Handicaps, qui réunit 52 associations, a critiqué l'organisation de cette conférence pour son "manque de concertation" et son "manque apparent d'ambition". L'Élysée a répondu que l'événement a été préparé pendant six mois, au fil d'une quarantaine de réunions, avec 500 intervenants.

La France épinglée par le Conseil de l'Europe

Le Collectif a décidé mardi de boycotter le conférence, après avoir demandé en vain son report ou le droit de "pouvoir interpeller directement le chef de l'État" pendant la CNH, a expliqué son président Arnaud de Broca, faisant état d'un "mécontentement général" des associations.

Le Collectif réclame "une politique volontariste avec une programmation budgétaire pluriannuelle qui permette de mettre en œuvre l'accès effectif des personnes handicapées à leurs droits : droit d'avoir une éducation, un emploi, de se déplacer, de faire ses achats, d'être soigné, etc", explique son coordinateur Stéphane Lenoir.

Pour lui, cette CNH doit être l'occasion de corriger les manquements soulignés par le Conseil de l'Europe, dans un rapport publié mi-avril.

Le Comité européen des droits sociaux (CEDS) de cette organisation internationale basée à Strasbourg et distincte de l'UE, a reproché à la France de ne pas remédier efficacement aux problèmes liés à l'inclusion des enfants et adolescents handicapés dans les écoles ainsi qu'aux difficultés des personnes handicapées à accéder aux services de santé.

APF France Handicap a lancé une semaine de mobilisation pour "interpeller" les pouvoirs publics : la moitié seulement des établissements recevant du public (ERP) sont engagés dans une démarche de mise en accessibilité. 

Les personnes handicapés ne pourront profiter des Jeux olympiques, faute de trouver des hôtels adaptés ou de se déplacer en transports collectifs : 3 % des 309 stations de métro parisiennes sont accessibles aux handicapés, relève APF dans un communiqué.

Avec AFP