
Un immeuble d'habitation de quatre étages s'est effondré dans le centre de Marseille dans la nuit de samedi à dimanche. Huit personnes "ne répondent pas aux appels" et l'incendie qui fait rage depuis des heures retarde les recherches, a indiqué la procureure de la République de Marseille.
Huit personnes "ne répondent pas aux appels" après l'effondrement d'un immeuble dans le centre de Marseille dimanche 9 avril dans la nuit, et l'incendie qui fait rage depuis des heures retarde les recherches, a indiqué Dominique Laurens, procureure de la République de Marseille .
Après une déflagration violente en pleine nuit, l'immeuble du 17 rue de Tivoli, proche d'un quartier connu pour ses cafés et restaurants, s'est écroulé. Deux immeubles contigus ont été endommagés, dont l'un s'est effondré dans les heures suivant le drame. Le second menace également de tomber.
Sans doute en raison d'une explosion, un immeuble s'est effondré rue Tivoli dans le 5e arrondissement de Marseille, vers 0 h 40
🎦 Guilhem Ricavy / FTV pic.twitter.com/QA3EaayHwd
"Nous avons un état de situation avec huit personnes qui ne répondent pas aux appels au 17 rue de Tivoli et sur un rez-de-jardin qui fait la jonction entre les (numéros) 15 et 17 (...)", a déclaré Dominique Laurens lors d'une conférence de presse. "Il s'agit de personnes d'un certain âge et d'un jeune couple d'une trentaine d'années. Selon les infos transmises, il n'y pas d'enfants ou de mineurs", a précisé la procureure.
"Les huit personnes que je vous cite, les proches et les familles sont venues dire qu'elles n'avaient pas de nouvelles", a-t-elle insisté en évoquant des informations, encore non confirmées sur une neuvième personne qui pourrait être recherchée au niveau du numéro 19 rue de Tivoli.
Course contre la montre
Cinq personnes, résidentes des bâtiments voisins du 17, ont été blessées, mais "aucune n'est entre la vie et la mort", avait auparavant annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, venu sur place en fin de matinée.
Depuis des heures, les pompiers mènent une course contre la montre pour éteindre un incendie sous les gravats qui empêche chiens et secouristes de rechercher d'éventuels survivants.
Beaucoup de fumée était encore visible dimanche soir à côté d'un amas de gravats, a constaté un photographe de l'AFP depuis un immeuble en hauteur du quartier.
Une grue est en action et les pompiers oeuvrent parfois à la pioche dans les décombres.
"Nous pensons qu'il y a entre quatre et une dizaine de personnes sous les décombres", avait affirmé Gérald Darmanin lors d'un point presse avec le maire de Marseille Benoît Payan, resté lui sur les lieux toute la nuit. "Il est petit, mais nous avons encore un espoir", a déclaré le maire sur BFMTV dimanche soir.
Un centre d'accueil destiné aux personnes recherchant un membre de leur famille ou un proche dont ils seraient sans nouvelles a été mis en place et 25 personnes s'y sont présentées, selon la procureure.
Le président français Emmanuel Macron a exprimé son "émotion". "Je pense aux personnes touchées et à leurs proches", a déclaré le chef de l'État sur Twitter. "Les recherches se poursuivent avec d’importants moyens déployés. Merci aux pompiers et aux secours mobilisés", a-t-il ajouté.
Cause indéterminée
Dominique Laurens a également précisé qu'il était "à cette heure impossible d'indiquer quelles sont les causes de (l')explosion" qui a soufflé cet immeuble de quatre étages. Selon elle, l'expert judiciaire n'a pas encore pu accéder au site, encore très dangereux et où les secours continuent les opérations de recherche.
"Le gaz fait partie bien évidemment des pistes" pouvant expliquer la déflagration "d'une extrême violence", que les caméras de surveillance ont filmée à 00H46, a-t-elle toutefois estimé.
Au moment de l'explosion "tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l'immeuble est tombé sur la rue", a dit à l'AFP Aziz, un homme qui a préféré taire son nom de famille, mais a déclaré tenir un commerce d'alimentation nocturne rue de Tivoli.
Le drame, sans doute dû à une explosion mais dont les causes exactes ne sont pas encore connues, s'est produit vers 0 h 40 dans un secteur résidentiel en bordure du quartier de la Plaine, connu pour ses restaurants, ses bars et sa vie nocturne.
"Il y avait de la fumée partout"
Au moment de l'explosion, "tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l'immeuble est tombé sur la rue", a dit à l'AFP Aziz, un homme qui a préféré taire son nom de famille, mais a déclaré tenir un commerce d'alimentation nocturne dans la rue où l'immeuble s'est effondré.
Cinq personnes, des résidents d'immeubles voisins, ont été blessées, et 33 au total prises en charge, mais aucun habitant du bâtiment effondré ne s'est manifesté, ravivant les inquiétudes sur le sort des occupants.
#Explosion | Une explosion s’est produite dans un immeuble du 5e arrondissement de #Marseille, rue #Tivoli, provoquant l’effondrement de l’immeuble de 4 étages. Les @MarinsPompiers et @Pompiers_13 sont sur place.
📸 Guillaume Quiquerez pic.twitter.com/8SLH9yXcI0
D'autres immeubles évacués
Une trentaine d'immeubles ont été évacués par précaution. Le ministre du Logement Olivier Klein, qui se rendra à Marseille lundi, a indiqué que cela concernait 186 personnes, soit 90 foyers, dans quatre rues
Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre et la police judiciaire est sur les lieux, selon Benoît Payan. Le maire de Marseille et Gérald Darmanin ont tous deux assuré que l'immeuble effondré ne faisait pas l'objet d'un arrêté de péril. "Il était dans un état très convenable et il n'y a pas eu d'intervention récente des pompiers dans la rue", a dit le ministre de l'Intérieur.
Pas d'insalubrité
En novembre 2018, l'effondrement rue d'Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d'indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40 000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG.
L'hypothèse d'une insalubrité de l'immeuble qui s'est effondré dimanche semble toutefois écartée par les autorités. "Ce ne sont pas du tout des immeubles insalubres", a confirmé la procureure.
Avec AFP