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Le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy a confirmé lundi une rencontre avec la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen mercredi, malgré les menaces de "ripostes" de la Chine qui y voit "une provocation" de la part des États-Unis.

C'est une entrevue riche en symboles pour Taïwan mais qui fait bondir les autorités chinoises. Le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy a confirmé lundi 3 avril une rencontre avec la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, malgré les menaces de représailles de la Chine.

La rencontre est prévue mercredi en banlieue de Los Angeles, à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan, avec plusieurs autres élus du Congrès, a précisé l'équipe du Speaker McCarthy dans un communiqué lundi.

La Chine a promis de "riposter" à une éventuelle rencontre entre les deux responsables.

Pékin estime que Taïwan, peuplé de 24 millions d'habitants, est l'une de ses provinces qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Elle voit avec mécontentement le rapprochement à l'œuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis, qui fournissent à l'île un soutien militaire face à Pékin depuis plusieurs décennies.

Le principe d'"une seule Chine" menacée, selon Pékin

Les escales de Tsai Ing-wen aux États-Unis surviennent à un moment clé, alors que Pékin a accru la pression militaire, économique et diplomatique sur l'île.

Taïwan n'est plus reconnu que par 13 pays.

La présidente taïwanaise Tsai Ing-Wen, au pouvoir depuis 2016, a entrepris cette tournée diplomatique afin de renforcer les liens diplomatiques de l'île avec ses alliés, quelques jours seulement après la rupture de ses relations avec le Honduras. 

Après une première étape à New York mercredi, la présidente de Taïwan s'est rendue au Guatemala et au Belize. Ces pays deviennent ainsi l'enjeu d'un bras de fer diplomatique avec Pékin.

 Au nom de son principe d'"une seule Chine", aucun pays n'est censé entretenir de liens officiels avec Pékin et Taipei en même temps.

"Une pratique habituelle", affirme Washington

Washington, qui a pourtant accordé sa reconnaissance diplomatique à Pékin en 1979, est l'allié le plus puissant de l'île ainsi que son principal fournisseur d'armes.

En août dernier, la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre américaine des représentants, avait provoqué l'ire de Pékin.

La Chine avait procédé en représailles à de très importants exercices militaires autour de l'île – une démonstration de force sans précédent. 

"Nous exhortons les États-Unis à ne pas continuer de jouer avec le feu sur la question de Taïwan (...) Ceux qui jouent avec le feu périront par le feu. Ce n'est pas une menace", a martelé à Washington Xu Xueyuan, chargée d'affaires à l'ambassade de Chine.

"La Chine n'a absolument aucune raison de sur-réagir à cette pratique habituelle", avait riposté la diplomatie américaine la semaine dernière.

Avec AFP