À la une, vendredi 24 mars, le regard de la presse étrangère sur la contestation contre la réforme des retraites en France, les interrogations sur le déplacement de Charles III à Paris et la problématique des méga-bassines en France.
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Quelles seront les suites de la contestation contre la réforme des retraites ? Pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, la France est menacée de paralysie avec la multiplication des secteurs en grève (énergies, transports, éducation, etc.). Le journal allemand observe que la contestation des derniers jours ne porte plus uniquement sur les retraites mais aussi sur le lien entre les français et le pouvoir, un lien brisé qui pourrait porter atteinte à toute velléité de réforme future. D'o ù la question posée par The Independent : "Est-ce qu’Emmanuel Macron peut survivre à un mouvement plus large de protestation ?" Le journal britannique se dit inquiet de voir un président français "entêté" et "sourd" aux contestations, avec le risque que la colère ne se transforme dans les urnes par une victoire de l’extrême droite dans les années à venir. V u du Québec, cette "bataille des retraites" sonne comme un avertissement pour Le Devoir. "Il y a le droit de manifester... et aussi celui d’être entendu". "À faire l’autruche, Emmanuel Macron rate là une occasion de montrer l’exemple face à des régimes illibéraux qu’il prétend combattre".
Dans ce contexte, le roi Charles III arrivera à Paris, dimanche soir, pour une visite d'État de trois jours. Une visite qui vire au "casse-tête", écrit Le Parisien. De scente des Champs-Élysées, déplacement à Bordeaux, bains de foule, "tout peut encore bouger pour éviter tout débordement". "C e serait politiquement et diplomatiquement dévastateur pour la France", d’après un proche du président français. C’est surtout le symbole du dîner d’État à Versailles qui cristallise toutes les tensions. "Pas de tapis rouge pour le roi Charles III", écrit le Guardian en référence à la grève du personnel du mobilier national. "Des mois de préparation pour en arriver là", écrit le très francophile Stephen Clarke. "Ils veulent aller à Versailles alors que cela rappelle 1789". La pique est surtout dirigée contre le président français, accusé par certains de se comporter en monarque républicain. A vec toutes ces incertitudes, est-il vraiment nécessaire de maintenir la visite, s'interroge The Daily Beast. "Il faudrait peut-être y réfléchir à deux fois, majesté", écrit le correspondant britannique du journal américain.
L'autre grand dossier de la semaine, c'est la publication du 6e rapport du Giec sur le réchauffement climatique. Parmi les problématiques soulevées figure la question de l’eau qui se raréfie dans certaines régions du monde. En France, l'usage de méga-bassines utilisées dans l’agriculture attise les tensions car elles sont alimentées par les nappes phréatiques, à un niveau déjà très bas cette année. Illustration dans les Deux-Sèvres, dans un reportage à lire dans La Croix. Comment rendre l’agriculture plus responsable ? Qu e se passe-t-il quand il n’y a plus d’eau ? "L’exode", écrit Libération à travers un reportage en Éthiopie, qui suit des éleveurs dans le sud du pays. "Ça a commencé il y a trois ans", témoigne l’un d’eux. "Pas une goutte de pluie", "On a bougé sans cesse jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien nulle part". D’ordinaire, cette région connaît des saisons de pluie régulières, mais que le réchauffement climatique a tout bouleversé. Dans cette zone, 85% de la population vivait directement du bétail.