Des miliciens pro-gouvernementaux ont tenté de perturber les funérailles de Hossein Ali Montazeri, décédé dimanche. Interdites à la presse étrangère, les obsèques de l'ayatollah ont rassemblé des dizaines de milliers d'opposants à Qom.
AFP - Le grand ayatollah dissident Hossein Ali Montazeri a été inhumé lundi dans la ville sainte de Qom, à une centaine de km au sud de Téhéran, en présence d'une foule immense et sur fond de contestation politique, selon des sites internet de l'opposition.
Les médias étrangers, dont l'AFP, n'avaient pas été autorisés à assister aux funérailles de ancien dauphin de l'imam Khomeiny devenu une figure de l'opposition iranienne, décédé samedi de maladie à l'âge de 87 ans à Qom.
Des dizaines de milliers de partisans de l'ayatollah Montazeri, voire des centaines de milliers selon certains sites, ont accompagné la dépouille de l'ancien dignitaire jusqu'au mausolée de Masoumeh, important sanctuaire de l'islam chiite iranien où il a été inhumé en milieu de matinée.
Les dirigeants de l'opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, présents à la cérémonie, avaient appelé à une journée de "deuil public" lundi et à une participation populaire aux obsèques.
Selon l'opposition, des milliers d'Iraniens ont afflué de tout le pays vers Qom dès l'annonce de la mort de l'ayatollah Montazeri dimanche.
"Montazeri n'est pas mort, c'est le gouvernement qui est mort", a scandé la foule qui arborait de nombreux foulards, écharpes ou bracelets verts, signes de ralliement de l'opposition au président Mahmoud Ahmadinejad, selon la même source.
Toujours selon les sites d'opposition, la foule a également crié de nombreux slogans hostiles au "dictateur", le surnom donné par les manifestants au président Ahmadinejad depuis sa réélection contestée le 12 juin.
Quelques incidents ont éclaté entre la foule et des miliciens favorables au gouvernement qui tentaient de perturber les slogans avec des haut-parleurs et brandissaient des pancartes hostiles à l'ayatollah disparu, selon le site réformateur Rahesabz.
En fin de matinée, une foule importante demeurait rassemblée autour du mausolée de Masoumeh, selon les sites d'opposition qui ne rapportaient pas de nouveaux incidents.