Un total de 1,08 million de manifestants ont défilé jeudi en France, selon le ministère de l'Intérieur, pour la neuvième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, marquée par un net rebond de la participation. La CGT annonce de son côté 3,5 millions de manifestants. Des violences et des heurts ont été signalés au fil de plusieurs cortèges. L'intersyndicale a appelé à "une nouvelle grande journée de grèves et de manifestations mardi 28 mars partout dans le pays".
Au lendemain d'une intervention du président de la République qui a hérissé les opposants, la journée d'actions intersyndicale, jeudi 23 mars, était la première organisée dans toute la France après l'adoption de la loi via l'arme constitutionnelle du 49.3.
-
Entre 1,089 million de manifestants (Intérieur) et 3,5 millions (CGT) ont défilé dans plus de 300 villes partout en France, dont entre 119 000 (Intérieur) et 800 000 (CGT) à Paris. Ces chiffres marquent un net regain de la mobilisation.
-
La journée a également été marquée par une radicalisation du mouvement avec de nombreux incidents et de nombreux faits de violence dans plusieurs villes. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait état de 123 gendarmes et policiers blessés et de 172 personnes interpellées en France.
-
Alors que des heurts avaient toujours lieu dans la soirée, notamment à Paris, l'intersyndicale, décidée à ne pas "tourner la page", a appelé en début de soirée à "une nouvelle grande journée de grèves et de manifestations mardi 28 mars partout dans le pays" et à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end.
-
Plus tôt, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger avait salué un "regain de mobilisation" et appelé "à la non-violence", afin de "garder l'opinion jusqu'au bout". À ses côtés, son homologue de la CGT Philippe Martinez avait estimé qu'Emmanuel Macron avait "jeté un bidon d'essence sur le feu" avec son interview, rappelant que les syndicats avaient écrit au chef de l'État pour l'alerter sur la "situation explosive" du pays.
-
Pendant ce temps, les grèves entrainaient de nombreuses perturbations, notamment dans les transports. À la SNCF, seule la moitié des TGV Inoui et Ouigo et le tiers des TER circulaient, tandis que la RATP faisait état d'un trafic "très perturbé". Quelques dizaines de personnes ont également fait irruption à l'aéroport de Roissy, bloquant durant une heure les accès au Terminal 1 avant d'en être délogés dans le calme. Face au risque de pénurie de carburant, le gouvernement a pris un arrêté de réquisition à l'égard des grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Normandie. Des monuments ont également été fermés, dont la Tour Eiffel ou le château de Versailles. Dans l'Éducation nationale, le ministère a comptabilisé 23,22 % de grévistes dans le primaire et 19,61 % dans le secondaire.
-
L'agitation a aussi gagné une partie de la jeunesse. Le ministère a signalé jeudi après-midi "148 incidents dans les lycées en France" dont 38 blocages. Des universités ont elles aussi été bloquées, dont la peu révolutionnaire faculté de droit d'Assas.
Veuillez rafraîchir la page si le liveblog ne s'affiche pas automatiquement.