
Les droits reproductifs sont souvent au cœur de grandes batailles judiciaires, politiques et historiques. Que ce soit pour les faire progresser, comme pour la légalisation de l’avortement, ou pour faire reconnaître des torts subis par certaines personnes. Dans cette édition, ActuElles revient sur l’avortement au Texas, un État très conservateur où la législation a considérablement réduit l’accès à l’IVG. On revient également sur la situation dramatique de centaines de milliers de personnes de la minorité amérindienne au Pérou, stérilisées sans leur consentement.
Lorsqu’il était au pouvoir, le président péruvien Alberto Fujimori s’est engagé dans une campagne pour éradiquer la pauvreté. Cette noble intention a été concrétisée par un programme de contrôle des naissances entre 1996 et 2000. Sur le terrain, ce programme s’est traduit par des stérilisations forcées massives des minorités ethniques. On estime aujourd’hui que 250 000 à 300 000 femmes et plus de 22 000 hommes en auraient été victimes. Les opérations ont été menées dans des conditions sanitaires déplorables, entraînant des complications ou des douleurs constantes pour certaines victimes. L'Association des femmes péruviennes victimes de stérilisations forcées (AMPAEF) accompagne plusieurs milliers d’entre elles pour obtenir réparation.
Au Texas, cinq femmes ont saisi la justice pour obtenir des précisions sur la loi sur l’avortement. Dans cet État conservateur du sud des États-Unis, l'IVG n’est autorisé que dans certains cas. Mais la formulation du texte est suffisamment vague pour inquiéter le corps médical qui risque de lourdes peines. Les grossesses de ces femmes se sont accompagnées de graves complications menaçant leur vie ou celle de leur enfant à venir. Certaines ont même frôlé la mort.
En France, le président Emmanuel Macron s'est prononcé en faveur de la constitutionnalisation de l'avortement et a annoncé un projet de loi dans les prochains mois, lors de la cérémonie d’hommage à Gisèle Halimi, le 8 mars 2023. Cette avocate franco-tunisienne, pionnière des droits des femmes, est l’une de celles qui ont permis la légalisation de l’avortement en France.