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À la une de la presse, ce jeudi 9 février, la tournée européenne de Volodymyr Zelensky, attendu ce matin à Bruxelles, après deux étapes, hier, à Londres puis Paris. Le projet de l'UE de durcir sa politique migratoire. La polémique sur l'enseignement du tir sportif dans les écoles en Italie, et le débat sur les super-profits en France.

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À la une de la presse, ce jeudi 9 février, la tournée européenne de Volodymyr Zelensky, attendu ce matin à Bruxelles, après deux étapes, hier, à Londres puis Paris.

A l’occasion de son passage dans la capitale française, le président ukrainien a accordé un entretien au Figaro, où il assure que «la Russie est en train de perdre la guerre, à 99%». Volodymyr Zelensky exhorte les Occidentaux à surmonter leurs «réticences» et à fournir sans délai à son pays toutes les armes dont il a besoin, faute de quoi le président russe, Vladimir Poutine, «recommencera ailleurs». Des propos dans la continuité du discours prononcé qq heures auparavant au Royaume-Uni, où la presse fait assaut de déclarations d’amitié vis-à-vis de l’Ukraine, le gratuit Metro allant jusqu’à mêler les noms et les drapeaux des deux nations: «Uk-Kraine». Volodymyr Zelensky s’est exprimé devant les parlementaires à Westminster Hall, avant d’être reçu par Charles III à Buckinghman Palace. The Sun lui prête cette déclaration: «Merci pour le thé. Maintenant donnez-moi vos avions». La presse britannique qui ne manque pas de relever, avec son humour habituel, que cette visite tombe à pic pour le Premier ministre Rishi Sunak, actuellement confronté à un large mouvement social. On le voit accueillir avec soulagement la main tendue de Volodymyr Zelensky, dans le dessin de Dave Brown pour The Independent. Et on le retrouve aux côtés de son prédécesseur Boris Johnson, dans celui de Peter Brookes, pour The Times. L’ex-maire de Londres proteste: «Il a d’abord été MON bouclier humain».

Sur le terrain, la Russie revendique le «succès» de son offensive dans l’Est ukrainien, où se déroule en ce moment-même le pire conflit en Europe depuis des décennies. Timur Dzhafarov, à la Une, ce matin, de Libération, est devenu malgré lui un des acteurs de cette guerre. Ce jeune musicien de 27 ans, qui s’est enrôlé dans l’armée ukrainienne dès le lendemain de l’invasion russe, a décrit, depuis, cette nouvelle vie dans un journal de bord, dont Libé publie des extraits. Un journal pour «essayer de mettre des mots sur l’innommable», selon Libé. Le témoignage poignant d’un jeune homme, qui dit que la Russie a fait de lui «un uniforme et une arme».

La guerre en Ukraine sera au menu du sommet d’aujourd’hui des dirigeants européens à Bruxelles, où il sera aussi question de la politique migratoire européenne. D’après La Croix, l’Europe cherche à «durcir» sa politique dans ce domaine, notamment en contraignant les pays d’origine à réadmettre leurs ressortissants. A l’occasion de ce sommet, le journal s’est penché particulièrement sur la politique de la Première ministre d’extrême droite, Giorgia Meloni, qui a choisi de faire de l’arrivée des bateaux en Italie un usage «très politique», d’après La Croix, en les redirigeant vers des ports gérés par la gauche. Giorgia Meloni, dont le bras droit Giovanbattista Fazzolari, un fervent partisan des armes à feu, a déclenché la polémique, cette semaine, en proposant que le tir sportif… soit enseigné à l’école. Polémique dont fait état notamment La Repubblica, qui voit dans cette proposition la manifestation de la politique de la «table rase» prônée par l’extrême-droite italienne. «Table rase de l'antifascisme, table rase de l'école égalitaire, de la femme laïque et émancipée, de la liberté d'avortement, du métissage»: «la table rase, cingle le journal, est une idée que les Romains ont volée aux envahisseurs barbares».

En France, l’annonce des superprofits des 5 grandes majors du pétrole, dont Total, enflamme les débats. Les chiffres dont fait état Le Monde, notamment, sont vertigineux: plus de 153 milliards de dollars de bénéfices net en 2022 pour les 5 majors, et plus de 19 milliards d’euros pour le seul groupe TotalEnergies, qui versera 17 milliards à ses actionnaires au titre de 2022 en dividendes et rachat d’actions. Le groupe Total, qu’on retrouve aux côtés de deux autres géants français, LVMH et BNP Paribas dans la ligne de mire de Libération, qui dénonce «la super-indécence des super-profits». En Suisse, le journal Le Temps relève que «les bénéfices record des géants du pétrole et les fortunes stratosphériques des milliardaires ne passent plus dans une population française à laquelle on demande constamment des efforts pour le climat et l’économie», particulièrement en ce moment, avec la réforme des retraites. «Quoi que l’on pense du ruissellement des richesses, le gouvernement français et l’Europe vont devoir se pencher plus sérieusement sur la question et trouver des réponses qui parlent», prévient le journal.

Face à ces critiques, le patron de Total, Patrick Pouyanné, répond dans Le Parisien/Aujourd’hui en France. Interrogé sur le débat généré par les super-profits, le PDG évoque la «relation d’amour/haine» que les Français entretiendraient avec l’entreprise. «D’amour quand on fait des rabais, de haine parce qu’on gagne 19,5 milliards». Patrick Pouyanné dit envisager de nouvelles mesures en faveur du pouvoir d’achat des automobilistes, si les prix du carburant viennent à s’envoler de nouveau. Pour compléter ce débat, je vous propose de jeter un cil au site d’investigation Les Jours, qui dit avoir tenté de «comprendre l’impuissance des politiques à taxer le groupe  Total». Une enquête dans le passé de la compagnie pétrolière, grâce à l’exploitation d’archives historiques inédites, et qui décrivent, selon Les Jours, une entreprise qui s’est implantée très tôt dans les paradis fiscaux et aurait pratiqué «sans complexe la collusion avec les politiques» depuis toujours. À lire, éventuellement, avant de faire son plein.

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