
Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie est un drame humain dont le décompte macabre de cesse de s'alourdir. Il y a aussi un coût économique pour les pays frappés, à court et à long terme...
Avant le tremblement de terre qui vient de secouer la région, la Turquie avait déjà été très durement frappée en août 1999, à Izmit. A l'époque, le séisme avait fait 17 000 morts, dont un millier à Istanbul. Depuis, la Turquie a adopté des normes antisismiques, et beaucoup reconstruit. Mais l'économie avait été durement frappée. A l'époque, le coût de la catastrophe avait initialement été évalué à 20 milliards de dollars. Entre l'inflation et le délai avant le paiement des assurances, ce chiffre avait finalement été ramené entre 3 et 6,5 milliards de dollars, et entre 1,5% et 3,3% de PIB perdu, selon une estimation de la Banque mondiale. Plus de 40 % de l'industrie turque avait été impactée par le séisme.
Après le séisme, l'or noir s'apprécie
Pour ce séisme, on sait déjà que le secteur pétrolier est touché. Le terminal d'exportation turc de Ceyhan est à l'arrêt, le temps que les dégâts soient évalué et que les conditions météo s'apaisent. Ce port d'exportation est le point aboutissent les oléoducs BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan), qui achemine le pétrole depuis l'Azerbaïdjan, et le pipeline Kirkuk-Ceyhan, qui relie la Turquie au Kurdistan irakien. Ceyhan traite habituellement un million de barils par jour. Sa paralysie joue donc sur les cours de l'or noir et vient se surajouter à la réouverture du marché chinois.