La réforme des retraites était censée réduire les inégalités à destination des Françaises, et pourtant des études d’impact montrent que c’est tout le contraire : elles devront travailler quelques mois de plus que les hommes. Nos invitées, l'économiste italienne Elena Bassoli et la porte-parole d'Osez le féminisme Fabienne El Khoury nous aident à décrypter les raisons de cette situation. Également au sommaire : en Égypte, les femmes DJ sont rares, mais elles contribuent à faire bouger les lignes.
Les femmes, grandes perdantes de la nouvelle réforme des retraites ? Il semblerait bien que ce soit le cas. Le gouvernement français annonçait des mesures à destination des femmes, avec revalorisation des plus petites pensions – souvent celles des femmes –, la prise en compte des trimestres de congé parental dans les annuités nécessaires pour une retraite à taux plein, ou l’intégration des interruptions de carrières des aidants – ces personnes qui prennent des congés pour s’occuper de proches malades ou en situation de handicap qui sont, là aussi dans la plupart des cas, des femmes.
Mais la réforme représente surtout un recul pour les droits des femmes qui ont eu des enfants, soit neuf femmes sur dix en France, car elle repousse de quelques mois de plus que les hommes le moment où elles vont pouvoir quitter le monde du travail pour toucher une pension complète. Le ministre des relations avec le Parlement Franck Riester ne disconvient pas que les femmes seront "un peu pénalisées".
Nos invitées Elena Bassoli et Fabienne El Khoury estiment qu’avant de réformer le système des retraites, il faut d’abord réformer le marché du travail et le rendre plus égalitaire. Les femmes sont encore à 80 % celles qui occupent les emplois à temps partiel, leurs salaires sont encore inférieurs de 22 % à ceux des hommes et elles touchent les plus petites pensions : autant de points sur lesquels il faut se pencher en priorité, expliquent-elles.
Même si aucun pays n’a de système de retraite qui favorise les femmes, certains voisins de la France font mieux qu’elle, comme l'Estonie, où la différence moyenne entre pensions des hommes et des femmes est la plus basse, à seulement 3,3 %, suivie de la Slovaquie (7,6 %) et du Danemark (10,6 %), selon le Mercer CFA Institute Global Pension Index. La Slovaquie se distingue aussi en imposant un âge de départ identique pour les hommes et pour les femmes, aux côtés de la Suède, de la Norvège et de l’Islande.
Enfin, en Égypte, elles vivent de leur passion : la musique. Les femmes DJ y sont encore rares, mais elles font bouger les corps et les lignes. Yas Meen Selectress s’est ainsi fait une place de choix sur la scène électro égyptienne. Dans les boîtes de nuit du Caire, elle fait encore figure d’exception. Mais d’autres femmes creusent aussi leur sillon, auprès d’un public bien différent. Dalia Hassan, elle, officie pour des cérémonies privées ou des mariages, côté femmes exclusivement.