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Ces robots qui connaissent nos émotions, souvent pour notre bien, pourraient-ils les manipuler ?

Dotés de capteurs toujours plus puissants et carburant à l'intelligence artificielle, les robots arrivent à anticiper un nombre croissant de nos émotions. Cela peut permettre un meilleur accompagnement thérapeutique, comme s'y emploie le robot Emobot, mis au point par des chercheurs français. Attention, cette connaissance de l'intime peut aussi être utilisée à des fins de manipulation.

Difficile d'imaginer que ce robot sphérique de moins d'un kilo ambitionne d'anticiper des troubles comme la dépression, mais aussi la bipolarité, ou encore l'anxiété. Grâce à sa caméra, Emobot prend en compte les expressions du visage et le dynamisme des mouvements. Le robot utilise également la voix pour compiler toutes les informations sous la forme d'une carte des émotions. Co-créé début 2022 par des étudiants centraliens, Emobot a rejoint il y a peu iPeps, l’incubateur de l’institut du cerveau, à la Pitié-Salpêtrière. L'innovation est suivie de près par plusieurs établissements de santé comme l'AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris), le CHU de Rennes ou encore celui de Bordeaux.

Quand elles ne cherchent pas à comprendre nos émotions, de plus en plus de technologies cherchent à les simuler. Ainsi du robot Messmer mis au point par le fabricant britannique Engineered Arts, au réalisme confondant, voire dérangeant. C'est aussi le cas du robot conversationnel LAmDA, un concurrent du logiciel ChatGPT. Mis au point par les laboratoires de Google, LAmDA a les capacités, estimait l'an dernier le chercheur Blake Lemoine, de se montrer particulièrement démonstratif. De là à nous tromper ? Verdict dans les prochains mois alors qu'il devrait être accessible au grand public.