L'International Testing Agency (ITA), organisme chargé du contrôle antidopage pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, cherche à recruter des "préleveurs" en vue des deux événements.
Qui dit sport, dit test anti-dopage. Les futurs jeux olympiques et paralympiques n'y échappent pas. L'International Testing Agency (ITA), organisme qui sera chargé du contrôle antidopage, recrute activement en vue de 2024 "préleveurs" et "chaperons", selon le jargon, de la lutte contre les tricheurs.
Depuis les JO de Tokyo et de Pékin, l'ITA, basée à Lausanne, est chargée de mener à bien le programme antidopage pour le compte du Comité international olympique (CIO). La tâche est grande : en trois semaines il faudra faire environ "la moitié de ce que réalise habituellement la France en une année", soit près de 6 000 tests pour les seuls JO, a l'habitude d'expliquer l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Formation en avril
Alors il faudra une petite armée de contrôleurs, baptisés "préleveurs" dans le jargon ("DCO, doping control officer" en anglais), soit quelque 300 personnes sur les sites de compétitions et un peu en amont des JO.
Pour que l'effectif soit complet, l'ITA a lancé un appel sur LinkedIn pour proposer en avril 2023 une formation de trois jours qui se tiendra au siège du Comité d'Organisation des Jeux (Cojo) à Saint-Denis et cherche ainsi "60 nouveaux préleveurs antidopage".
L'ITA supervise le programme antidopage pour les JO de Paris en collaboration avec l'AFLD. Celle-ci s'est vue confier la réalisation du programme opérationnel par le Cojo, qui lui a la responsabilité de prévoir les points de contrôle, la logistique dans les sites de compétition.
Par exemple : où procéder au contrôle après la finale du 100 mètres au Stade de France et comment vont transiter les échantillons prélevés jusqu'au nouveau laboratoire antidopage qui sera situé sur le campus d'Orsay (Essonne) et qui va tourner à plein régime pendant les JO.
"Les préleveurs antidopage travaillent en première ligne pour le contrôle des athlètes aux Jeux olympiques. En tant que professionnel spécifiquement formé, vous aurez la responsabilité de coordonner le processus de collecte d'échantillons relatifs aux contrôles antidopage", peut-on lire sur l'annonce LinkedIn diffusée il y a quelques jours.
Des contrôles dans toute la France
Cette formation est ouverte "aux professionnels des soins infirmiers, de la physiothérapie, de la pharmacie, de la médecine, des laboratoires et de la police dans les villes des sites olympiques", ajoute la petite annonce.
Car il faudra aussi des contrôles à Marseille, où se déroulent les épreuves de voile, ou encore à Bordeaux l'une des villes du tournoi olympique de football. Il faut parler français et aussi un "anglais basique", précise l'ITA à l'AFP.
L'AFLD a déjà un vivier de plusieurs dizaines de contrôleurs. Les plus chevronnés sont d'ailleurs allés aux derniers JO de Tokyo (2020) et de Pékin (2022). Pour 2024, des contrôleurs des pays voisins devraient venir prêter main forte et ils seront recrutés officiellement par le Cojo, a encore expliqué l'ITA.
Des chaperons jusque dans les toilettes
Ceux qui suivront la formation en avril 2023 pourront (ré)intégrer l'AFLD après les JO de Paris et faire les tests pour d'autres compétitions, a encore expliqué l'ITA.
Une autre catégorie de personnes sera nécessaire, recrutée par le Cojo : les "chaperons" qui accompagneront les athlètes partout, y compris jusque dans les toilettes, pour voir par exemple s'il n'y pas de substitution de flacons.
Il y a quelques mois, plusieurs sources de l'antidopage avait rapporté à l'AFP que le Cojo était "très en retard" dans la préparation antidopage. Mais depuis l'été, "il y a eu un coup d'accélérateur", explique une de ces sources à l'AFP.
D'ailleurs, en décembre 2022, l'État qui a remis au pot du budget du Cojo à hauteur de 70 millions d'euros a mis 8 millions d'euros de plus à destination du laboratoire antidopage. Et pour se conformer aux standards mondiaux de l'antidopage, la France via la loi olympique en débat au Parlement, va permettre dans des cas très précis les tests génétiques.
Avec AFP