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France : le gouvernement prêt à un "compromis sans dénaturer" la loi sur l'immigration

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé mercredi que le gouvernement parviendrait à "un compromis sans dénaturer le texte" du projet de loi sur l'immigration qui porte son nom. Le texte a été présenté mercredi en Conseil des ministres, en "écoutant évidemment les oppositions, et singulièrement les oppositions de droite". 

Après la présentation du projet de loi sur l'immigration en Conseil des ministres, mercredi 1er février, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est dit "certain" que le gouvernement arriverait à "un compromis sans dénaturer le texte". 

"On aura le débat parlementaire, mais on est certain qu'Olivier [Dussopt, ministre du Travail] et moi, nous arriverons à un compromis sans dénaturer le texte, en écoutant évidemment les oppositions, et singulièrement les oppositions de droite", a déclaré Gérald Darmanin à l'issue du Conseil des ministres.

Le texte sera examiné en premier au Sénat, dominé par l'opposition de droite.

Alors que le gouvernement est déjà à la recherche d'un compromis avec LR sur le dossier des retraites, le nouveau président des Républicains (LR) Éric Ciotti a d'ores et déjà prévenu qu'il voterait contre le texte immigration à l'Assemblée.

Et le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a encore critiqué mercredi un texte qui selon lui "ne change pas la donne", car "il ne permet pas de reprendre le contrôle, la maîtrise de l'immigration".

"Nous discutons avec plusieurs membres du Parlement, et bien sûr la majorité qui est le pilier de notre action. Il y a le groupe [centriste] Liot et il y a le groupe LR puisqu'il ne s'agit pas pour nous de discuter avec le RN sur un texte immigration", a expliqué Gérald Darmanin mercredi, après avoir rappelé que les groupes de gauche avaient "fermé la porte" à une approbation de cette loi.

"Nous entendons de la part des LR de l'Assemblée qu'ils attendent de savoir ce que vont faire les LR du Sénat. Donc, on aura l'occasion d'améliorer un certain nombre de dispositions", a développé Gérald Darmanin.

Oppositions braquées, à gauche comme à droite 

"Le président [LR de la Commission des Lois du Sénat, François-Noël] Buffet est par exemple très attaché à l'idée qu'un refus d'asile vaut arrêté de reconduite à la frontière. Il n'est pas dans ce texte, nous sommes ouverts par exemple à cette proposition".

"Il y a des propositions de restriction du regroupement familial […], je suis ouvert à cette discussion". "Il y a des discussions qui évoquent évidemment l'immigration de travail. Nous n'avons pas mis les quotas dans le texte, [mais] nous attendons les propositions du groupe LR", a énuméré le ministre de l'Intérieur.

"Pour l'instant, nous les lisons médiatiquement, mais on n'a pas vu le début d'une disposition législative écrite", a-t-il dit.

L'exécutif a ouvert mercredi un nouveau chantier explosif, en pleine bataille des retraites, avec la présentation en Conseil des ministres d'un projet de loi sur l'immigration qui braque largement à gauche, mais aussi à droite.

Le texte, également porté par le ministre du Travail, Olivier Dussopt, prévoit des mesures pour faciliter les expulsions, surtout des étrangers "délinquants", une réforme du droit d'asile et un volet intégration, notamment la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les "métiers en tension" [restauration, bâtiment…] où les employeurs peinent à embaucher.

Avec AFP