Deux semaines après l'annonce de la prise de Soledar par Moscou, l'armée ukrainienne a finalement admis mercredi avoir cédé aux Russes la ville de l'Est, proche de Bakhmout.
La ville de Soledar a bien été cédée aux forces russes, a admis l'armée ukrainienne mercredi 25 janvier, deux semaines après l'annonce de sa prise par Moscou.
"Après des mois de combats difficiles (...), les forces armées ukrainiennes l'ont quittée" pour "se replier sur des positions préparées", a indiqué à l'AFP le porte-parole militaire de la zone est, Serguiï Tcherevaty, refusant cependant de préciser quand cette retraite avait eu lieu.
Le groupe paramilitaire russe Wagner avait annoncé avoir pris Soledar dès le 11 janvier, suivi par l'armée russe le 13. Cette petite ville de la région de Donetsk de 11 000 habitants avant la guerre, connue pour ses mines de sel, est située à proximité de Bakhmout, autre point chaud de l'Est ukrainien.
Une importance stratégique contestée
Les Ukrainiens avaient jusqu'à présent refusé de reconnaître la perte de la ville.
L'importance stratégique de Soledar a été contestée, le centre de réflexion américain Institute for the Study of War (ISW) estimant ainsi que sa prise ne représentait "pas un développement significatif sur le plan opérationnel".
L'armée russe présente en revanche la conquête de Soledar comme une étape clé pour encercler la ville voisine de Bakhmout, qu'elle cherche à capturer depuis l'été et où les deux camps sont confrontés à de lourdes pertes.
Le recul de Soledar a été "contrôlé, aucun encerclement ou capture massive de nos militaires n'a eu lieu", a de son côté assuré Serguiï Tcherevaty, qui a démenti toute "fuite" des soldats ukrainiens.
Avant de reculer, les troupes ukrainiennes "ont infligé des pertes incroyables" aux Russes, a-t-il encore assuré, soulignant que la stratégie ukrainienne dans cette zone consistait à "user l'ennemi".
Un responsable de l'occupation russe dans l'est de l'Ukraine a revendiqué mercredi une avancée des troupes russes à Bakhmout, citant la prise de Soledar comme un facteur déterminant.
Selon Serguiï Tcherevaty cependant, ces affirmations "ne correspondent pas à la réalité". "Les combats se poursuivent. La situation est difficile, mais sous contrôle", a-t-il ajouté.
Avec AFP