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Rugby : de nouveau inquiété par la justice, Bernard Laporte ressort libre de garde à vue

Bernard Laporte est ressorti libre d'une garde à vue, mardi, dans le cadre d'une enquête pour blanchiment de fraude fiscale aggravée. Déjà condamné pour corruption, il s'était déjà mis en retrait de la présidence de la Fédération française de rugby, en attendant son procès en appel, sous la pression du ministère des Sports et du Comité d'éthique de la FFR.

De nouveaux ennuis judiciaires pour Bernard Laporte. Le président de la Fédération française de rugby (FFR), en retrait depuis mi-décembre, a été placé en garde à vue quelques heures, mardi 24 janvier, dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravée, mais en est ressorti en soirée sans poursuite à ce stade.

"Il est sorti sans aucune convocation de police, ni de présentation à un juge d'instruction", a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi. "C'est une affaire dans laquelle il se trouve impliqué pour avoir été associé avec des amis rugbymen il y a longtemps. On ne lui a ni reproché d'avoir fraudé ni d'avoir touché aucune somme", a-t-il ajouté. Le parquet financier national (PNF) a confirmé qu'il était ressorti libre.

Selon une source proche du dossier, cette enquête est distincte de l'affaire de corruption dans laquelle le patron du rugby français a été condamné le mois dernier en première instance à deux ans de prison avec sursis, au côté de l'homme d'affaires Mohed Altrad, président du club de Montpellier et condamné pour sa part à 18 mois de prison avec sursis.

Les deux hommes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris pour un pacte de corruption lié notamment au parrainage du maillot du XV de France.

En poste depuis fin 2016, le président de la FFR, réélu en 2020 pour un mandat de quatre ans, a été reconnu coupable de cinq des six infractions pour lesquelles il était poursuivi, dont corruption passive et trafic d'influence. Puisqu'il a fait appel de la décision, sa peine de prison avec sursis, ainsi que l'interdiction d'exercer l'activité de président de la FFR pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires.

Référendum en cours à la FFR

La nouvelle enquête, qui lui a valu d'être placé en garde à vue, est également distincte de celle du PNF visant le comité d'organisation de la Coupe du monde France-2023 pour favoritisme, trafic d'influence et corruption.

"Il était convoqué pour une audition par des policiers fiscaux, il y est allé avec un avocat fiscaliste", avait déclaré à l'AFP un de ses avocats, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi.

"Il est parfaitement scandaleux que le parquet ait choisi la date de l'élection de M. Buisson [son remplaçant à la tête de la FFR, NDLR] pour fixer celle de l'audition et que la divulgation de cette audition ait été faite le jour même", a-t-il ajouté, fustigeant "un acharnement du PNF".

Les investigations, lancées en août 2020, ont été confiées au Service d'enquête judiciaire des finances (SEJF). Deux autres personnes ont été placées en garde à vue en même temps que Bernard Laporte.

Cette garde à vue intervient en plein milieu d'un référendum de la FFR lors duquel les clubs français doivent approuver, ou non, la proposition de Bernard Laporte de désigner Patrick Buisson en qualité de président délégué de la Fédération.

Quelque 1 500 clubs amateurs du pays sont appelés à se prononcer sur la candidature de Patrick Buisson, jusque-là vice-président chargé du rugby amateur, pour prendre la tête de la Fédération pendant la mise en retrait de Bernard Laporte, sous la pression du ministère des Sports et du Comité d'éthique de la FFR.

Avec AFP