Invitée de Caroline de Camaret, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola défend les mesures qu’elle souhaite voir mises en place pour lutter contre la corruption, afin de redorer le blason de l’institution suite au Qatargate, et avant les élections européennes de 2024. Elle se félicite de l'élection de l’eurodéputé socialiste et démocrate luxembourgeois Marc Angel, qui vient d’être nommé vice-président, pour remplacer la Grecque Eva Kaili, démise de son mandat et incarcérée depuis la mi-décembre. Elle nous parle également de la guerre en Ukraine et de la coopération européenne et revient sur son élection il y a tout juste un an.
"Les groupes d’amitié avec un pays, avec un interlocuteur unique représentant la position officielle du Parlement européen sans contrôle, c’est non !" C'est l’une des 14 propositions que Roberta Metsola a faites et qu’elle entend mener à bien pour lutter contre la corruption, dans le contexte du Qatargate, car il s’agit “d’une institution sérieuse".
"Il y a un an, j’ai promis qu’il y aurait une réforme pour une institution efficace et visible, et quand il y a des difficultés, on doit prendre des décisions, même si elles sont difficiles", affirme la présidente du Parlement européen.Se pose alors la question d’une haute autorité de la transparence de la vie publique qui surveillerait les trois institutions : le Parlement, la Commission et le Conseil. Roberta Metsola rappelle que le Parlement a déjà fait une demande de proposition à la Commission en ce sens, mais en détaille les difficultés de mise en place. Contrairement aux autres institutions, "le Parlement est ouvert à la presse, aux représentants d’intérêts, à qui veut voir la Maison de la démocratie, et doit donc avoir des règles qui, peut-être, ne peuvent pas être appliquées aux autres institutions".
"Je dois trouver aussi des solutions pour ce Parlement, parce qu’avec 705 Députés élus de 27 pays membres, avec toutes les lois nationales qui sont différentes, les règles de l’immunité qui sont différentes, les lois judiciaires qui sont différentes, comment faire pour avoir une règle commune", interroge-t-elle. Roberta Metsola se fait un devoir de redorer le blason du Parlement avant les élections de 2024, et l’élection du nouveau vice-président Marc Angel, un Luxembourgeois du groupe Socialistes et Démocrates, est un soulagement pour elle. Elle y voit la preuve que "le pro-européisme, le centre constructif pro-européen, marche toujours très bien ensemble. Parce qu’on a espoir dans le projet européen".
Guerre en Ukraine : "nous avons une obligation"
À la mi-décembre, les Vingt-Sept ont voté le versement d’une enveloppe de 18 milliards d'euros pour l’Ukraine, dont trois ont d’ores et déjà été débloqués. Roberta Metsola s’en félicite, mais souligne que les Ukrainiens "ont également besoin de beaucoup d’aide logistique (...) et c’est pour cela que, dans ce Parlement, il y a toujours des discussions pour continuer à aider les Ukrainiens qui se battent pour nous, qui se battent pour nos espoirs, nos libertés, les valeurs qui nous sont communes. (...) l’Ukraine doit gagner la guerre. On n’a pas le choix", surtout au regard de ce que le Parlement a déjà qualifié de "crimes de guerre" perpétrés par les Russes, notamment à Dnipro (...) Le Parlement doit s’exprimer à ce sujet, car nous avons une obligation, pas seulement de reconstruction, mais aussi de faire endosser leur responsabilité à ces criminels."
De son premier anniversaire à la tête de ce qu’elle appelle "la Maison de la démocratie", elle retient "la joie de mes parents, de mes enfants qui m’ont dit 'Maman, comment notre vie va changer ?' Et là, nous avons vécu en pleine pandémie, avec une guerre en Ukraine, et les défis sont nombreux, avant les élections européennes prochaines de 2024 : c’est une responsabilité et un privilège”.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille et Isabelle Romero
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