Un an après sa mésaventure, Novak Djokovic participe à partir de lundi à l’Open d’Australie, l’un des quatre grands tournois du circuit. Le tennisman serbe, non-vacciné contre le Covid-19, avait été expulsé du pays après un séjour dans un centre de rétention, des critiques de la classe politique locale et un recours en justice. Sans oublier, "Djoko" dit maintenant vouloir "aller de l’avant".
Novak is back. Expulsé d’Australie le 16 janvier 2022 après une bataille judiciaire avec les autorités en raison de son statut de non-vacciné contre le Covid-19, le tennisman serbe va pouvoir participer cette fois-ci à l’Open d’Australie à Melbourne (du 16 au 29 janvier). Novak Djokovic, arrivé le 27 décembre sur le territoire, a déjà pu disputer le tournoi d’Adelaïde – qu’il a remporté dimanche 8 janvier face à l'Américain Sebastian Korda (6-7 (8/10), 7-6 (7/3), 6-4).
Apparaître sur les courts dans le sud du pays aura servi de préparation à "Djoko" avant le début du tournoi majeur du Grand Chelem à Melbourne, où il affrontera Roberto Carballés Baena au premier tour. Mais cela lui aura aussi permis de sentir l'atmosphère un an après sa prise de position qui avait suscité des remous en Australie – à savoir jouer sans être vacciné, alors que le pays était soumis à des conditions sanitaires parmi les plus strictes au monde.
C'est un accueil chaleureux qui lui a néanmoins été réservé lors de son premier match au tournoi d’Adelaïde. Une réponse encourageante à son "Heureux d'être de retour" posté sur Instagram, une semaine avant la rencontre.
Applaudissements, encouragements au rythme des "Novak, Novak", séances de selfies et d'autographes à sa sortie… "Djoko" a suscité de l’enthousiasme. Certes, les drapeaux serbes dans les tribunes bondées témoignaient de la présence de nombreux compatriotes, mais le joueur de 35 ans a semblé faire l'unanimité.
Un monde d'écart par rapport au traitement dont il avait fait l'objet il y a un an de la part des autorités après qu'il eut tenté de contourner l'obligation vaccinale alors en vigueur dans ce pays.
"Je n’avais jamais connu une chose pareille"
Tout avait basculé le 5 janvier 2022. Dès son arrivée sur le territoire australien, Novak Djokovic s'était retrouvé empêtré dans un match judiciaire contre les autorités – qui avaient finalement obtenu son expulsion, malgré une dérogation médicale délivrée par la Fédération australienne. Entretemps, le joueur serbe passera plusieurs jours dans un centre de rétention.
Mais contre toute attente, la justice prendra à revers l'exécutif et suspendra l'expulsion de "Djoko" en rétablissant sa liberté de circulation. Finalement, le ministre australien de l'Immigration utilisera son "pouvoir personnel d'annulation" d'un visa, estimant que la présence de Novak Djokovic en Australie "pourrait encourager le sentiment anti-vaccination".
Car l’Australie n’avait rouvert ses frontières que deux mois auparavant, en novembre 2021, après plus d'un an et demi de fermeture. Par ailleurs, Melbourne – où se déroule l'Open d'Australie – était alors la ville ayant connu le confinement le plus long du monde (262 jours au total).
"(Cette mésaventure) fait partie des choses qui ne vous lâchent pas, qui restent en vous pour, je suppose, le restant de vos jours", a admis Novak Djokovic le 29 décembre, en marge d'une session d'entraînement à Adelaïde. "Comme je l'ai dit, je n'avais jamais connu une chose pareille, et j'espère ne plus jamais y être confronté".
Le tennisman serbe fait preuve de constance depuis la pandémie de Covid-19 : opposé à la vaccination depuis, au moins, avril 2020, "Novax" n’a pas disputé l’Open d’Australie en 2022 et, pour les mêmes raisons, n’a pas non plus participé à l’US Open, ni aux tournois d’Indian Wells et de Miami. Une situation qui pourrait se présenter de nouveau cette année. Interrogé à ce sujet, le 5 janvier, le principal intéressé s’est montré résigné : "J'espère pouvoir jouer, mais si je ne peux pas y aller, je ne peux pas y aller".
"Djoko" va "redevenir le joueur à battre"
Le tennisman, qui parle d’une "expérience de vie" au sujet de sa mésaventure d’il y a un an, préfère maintenant "aller de l’avant". À son arrivée à Adelaïde, "Djoko" a apprécié le bon accueil qui lui avait été fait jusque-là. "Cela fait seulement deux jours que je suis ici mais (...) tout le monde a été très plaisant, extrêmement gentil avec moi".
"Je me suis toujours senti très bien en Australie, j'ai toujours joué mon meilleur tennis et j'y ai été beaucoup soutenu, alors j'espère vivre un autre grand été" austral, a ajouté le tennisman, qui a déjà remporté à neuf reprises l'Open d'Australie – en 2008, 2011, 2012, 2013, 2015 ,2016, 2019, 2020 et 2021.
"Djoko", s’il soulève le trophée Norman Brookes Challenge Cup pour la dixième fois, assiérait un peu plus sa domination sur ce Grand Chelem. Par ailleurs, il reviendrait à égalité avec Rafael Nadal – qui est pour le moment le seul tennisman à avoir remporté 22 titres en tournoi du Grand Chelem.
Le tennisman espagnol, d’ailleurs, s’est réjoui de la présence de "Djoko" avant le début de l’Open d’Australie : "Novak est là, c'est bon pour le tennis". Des propos sensiblement éloignés de ceux tenus il y a un an, quand le tennisman serbe bataillait avec les autorités : "L'Open d'Australie est bien plus important que n'importe quel joueur".
Novak Djokovic va "redevenir le joueur à battre", a jugé le directeur de l'Open d'Australie, Craig Tiley, en lui "souhaitant la bienvenue" le jour où le tennisman serbe arrivait dans le pays. Mercredi 11 janvier, quelques jours avant le début du tournoi, il a aussi prévenu que les spectateurs qui seraient tentés de siffler "Djoko" seraient expulsés : "À Melbourne, le public apprécie vraiment le sport et la performance (...). Et j'espère que les gens vont prendre cela en compte".
Avec AFP