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À la une de la presse, ce jeudi 12 janvier : l’enquête de "Libération" sur le détournement présumé de la manne pétrolière du Congo-Brazzaville ; les révélations du Monde sur la façon dont des sociétés chinoises de télécommunications et de systèmes de surveillance aident les dictatures à réprimer leurs opposants ; un dossier sur la restitution des œuvres d’art, notamment celles qui ont été pillées lors de la période coloniale ; Et de nouveaux clichés du télescope James Webb.

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À la Une de la presse : l’enquête de Libération sur le détournement présumé de la manne pétrolière du Congo-Brazzaville, l’un des pays les plus pauvres du monde. Des centaines de millions d’euros évaporés, dans ce qui s’apparente au "pillage" de tout un pays et de ses habitants, dont le revenu moyen n’atteint pas 5 euros par jour.

Le premier volet de cette enquête, intitulé "le président, l’intermédiaire et les millions envolés", raconte comment l’arrestation d’un homme d’affaires, Lucien Ebata, un proche du président Denis Sassou-Nguesso, mis en examen en France en 2021 pour blanchiment et corruption active, a permis la mise au jour d’"un puissant système financier occulte", au profit du clan du président Denis Sassou-Nguesso, arrivé au pouvoir pour la première fois en 1979. Une affaire qui a commencé en janvier 2012 à l’aéroport de Roissy, où Lucien Ebata s’était fait arrêter en possession de sommes stupéfiantes en liquide : 182 000 euros et 40 000 dollars non déclarés. Au cœur de ce système de détournement présumé, la société de Lucien Ebata, Orion Oil, du nom de la constellation symbolisant la force dans la mythologie grecque.

🔴 Pétrole congolais : le Président, l'intermédiaire et les millions envolés. C'est la une de @libe jeudi

Lire l'enquête : https://t.co/Gk3BogzGAT
Lire l'édition : https://t.co/nj2k4mQp7h#AffaireOrion pic.twitter.com/5hWaEGrvGG

— Libération (@libe) January 11, 2023

Une entreprise moins poétiquement immatriculée aux Seychelles, avec l’aide du cabinet d’avocats Mossack Fonseca – un nom qui vous dit peut-être quelque chose, puisqu’il s’agit de la société qui s’est retrouvée au cœur du scandale d’évasion fiscale des "Panama Papers". S’agissant d’Orion, Libération affirme que cette société a alimenté des dépenses somptuaires, des dizaines de milliers d’euros de cadeaux achetés dans les magasins de luxe des Champs-Élysées, jusqu’à des mouvements de cash de millions d’euros à Paris et Monaco. Le journal évoque une affaire "qui résonne avec celle des 'biens mal acquis'", dans laquelle des membres du clan Sassou-Nguesso sont soupçonnés de s’être constitué des patrimoines illicites en France, grâce à des détournements de fonds publics, et annonce la publication, vendredi, du second volet de son enquête sur les relations politiques et économiques françaises "très haut placées" de Lucien Ebata.

Denis Sassou-Nguesso a accordé une interview au Figaro où il évoque, notamment, cette affaire dite des "biens mal acquis". Coïncidence, sans doute, le chef de l’État congolais, qui préside par ailleurs le comité de l’Union africaine tentant de résoudre le conflit en Libye, s’exprime sur ce qu’il qualifie de "coup tordu (relevant) du harcèlement médiatique et judiciaire en France". "Où sont les preuves de ce détournement ?", demande-t-il, en argumentant que "ce ne sont pas les Congolais qui (le) poursuivent, mais une association étrangère (en l’occurrence les ONG Sherpa et Transparency International), qui (auraient) décidé de s’en prendre à trois pays dans le monde, comme par hasard seulement en Afrique : la Guinée équatoriale, le Congo et le Gabon."

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Elisabeth Borne engage la bataille des retraites pic.twitter.com/0FI1fEIFNf

— Le Monde (@lemondefr) January 11, 2023

Autre quotidien, autre enquête : à lire du côté du Monde, cette fois, des révélations sur les sociétés chinoises de systèmes de surveillance et la façon dont elles aident les dictatures à réprimer leurs opposants. Le journal cite l’exemple de l’Ouganda, ce petit pays d’Afrique centrale, dirigé d’une main de fer depuis 36 ans par Yoweri Museveni. En 2014, ce dernier a reçu un nouvel outil pour renforcer son appareil répressif : 20 caméras de surveillance, équipées de technologies de reconnaissance faciale. Valeur du "cadeau" offert par l’entreprise chinoise Huawei, le leader mondial des télécommunications : près de 700 000 euros.

D’après Le Monde, ce "cadeau" était en réalité un échantillon commercial, qui a finalement convaincu les autorités ougandaises de commander plus de caméras Huawei, aujourd’hui présentes dans toutes les villes du pays, et dans toutes les rues de la capitale, Kampala. Le journal cite également une enquête du Wall Street Journal, qui révélait, en 2019, que les ingénieurs de Huawei avaient aussi aidé les autorités ougandaises à pénétrer un groupe sur la messagerie WhatsApp de Bobi Wine, le principal opposant du président. Un moyen de surveillance qui aide désormais la police à arrêter les soutiens de Bobi Wine et empêcher les rassemblements en sa faveur.

La presse française revient aussi largement, ce matin, sur la "mise en retrait" du patron de la Fédération française de foot, Noël Le Graët. Après trois jours de polémique, Noël Le Graët a été débranché provisoirement de la tête de la FFF, c’est-à-dire jusqu’à la remise, fin janvier, de l’audit commandé par le ministère des Sports sur le fonctionnement et les méthodes de la Fédération. "Simple désaveu ou fin de règne ?", s’interroge Le Parisien. Selon Libération, qui fait état des craintes des membres de la FFF de garder à leur tête "une grenade menaçant de dégoupiller à chaque instant et sur n’importe quel sujet", pas de doute : "pour Noël Le Graët, ça sent le sapin", et sa fin à la tête de la FFF ne serait plus qu’une question de temps. So Foot est plus circonspect : "'il faut que tout change pour que rien ne change.' Jamais cette célèbre formule tirée du film 'Le Guépard' n’a été autant d’actualité qu'en ce 11 janvier." Le magazine soupçonne la FFF d’avoir simplement cherché "à éteindre l’incendie médiatique pour mieux repartir comme avant, car c’est la solution de la continuité qui l’a emporté".

Avant de se quitter, nous vous invitons à consulter La Croix, qui consacre tout un dossier à la restitution des œuvres d’art, notamment celles qui ont été pillées lors de la période coloniale. Le journal évoque une "dynamique qui semble aujourd’hui inéluctable", même si la restitution à la Grèce des marbres du Parthénon par le British Museum ne sera finalement pas pour tout de suite, puisque la ministre de la Culture a assuré mercredi 11 janvier que les rumeurs faisant état de négociations sur ce sujet qui oppose les deux pays depuis près de deux siècles, étaient "infondées". Tout cela n’est qu’une peut-être qu’une question de temps. En attendant, pourquoi ne pas régaler vos yeux avec les nouveaux clichés du télescope James Webb d’un jeune amas d'étoiles, qui se trouve à plus de 200 000 années-lumière de notre planète. Une œuvre d’art cosmique à retrouver dans The Guardian.

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