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RD Congo : la menace des rebelles du M23 plane de nouveau sur Goma

En novembre 2012, les rebelles du M23 prenaient le contrôle de Goma et l'occupaient pendant une dizaine de jours. Dix ans plus tard, ils sont à nouveau à proximité de la capitale de la province du Nord-Kivu. Des affrontements ont été signalés à Kibumba, une localité située à une vingtaine de kilomètres, ainsi que dans le territoire de Rutshuru et du Nyiragongo. Des dizaines de milliers de civils sont à nouveau pris au piège. Les pressions diplomatiques s’accentuent sur le Rwanda, accusé par Kinshasa et plusieurs capitales occidentales de soutenir le M23.

Goma vit désormais au rythme des patrouilles militaires. Début novembre, les premiers soldats de l'armée kényane sont arrivés pour prêter main forte à l'armée congolaise dans le cadre d'une force régionale. Malgré cela, plusieurs milliers d'habitants ont choisi de quitter la ville tombée aux mains, voilà 10 ans, de cette même rébellion.  

Défait militairement en 2013, le M23 s'est ensuite réfugié dans deux pays voisins, le Rwanda et l'Ouganda. Et le mouvement a réussi à se réorganiser pour reconquérir du terrain dans cette région de la RD Congo. "Quand ils ont occupé cette portion du territoire, en plein parc national des Virunga, au pied des volcans (...), tout le monde croyait que ce n'était pas dangereux. Ils n'étaient qu'à une dizaine de kilomètres de grandes positions de l'armée congolaise mais personne n'allait les attaquer", explique Onesphore Sematumba, chercheur à l'International Crisis Group.

Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, une position partagée par les Nations unies, les États-Unis, la Belgique et la France. Kigali réfute ces accusations et reproche notamment au gouvernement congolais d'avoir "fabriqué" un massacre qui, selon une enquête de l'Onu, a été commis par les rebelles du M23 et coûté la vie à 131 civils.