
Les garde-côtes britanniques ont mené mercredi matin, avec l'armée française, une vaste opération dans la Manche pour secourir une "petite embarcation". Quatre personnes sont mortes, a déclaré Londres dans un communiqué. Une quarantaine ont pu être sauvées selon les médias locaux.
Une opération de secours a eu lieu, mercredi 14 décembre, dans la Manche, pour venir en aide à une "petite embarcation", terme utilisé pour qualifier les bateaux de fortune à bord desquels les migrants rejoignent le Royaume-Uni. Quatre personnes sont mortes, selon un communiqué du gouvernement britannique, et une quarantaine d'autres ont été secourues.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'est exprimé devant le Parlement à propos de cette nouvelle tragédie : "Je suis sûr que toute l'Assemblée partagera ma tristesse à la suite du chavirement d'une petite embarcation dans la Manche aux premières heures de ce matin et la perte tragique d'une vie humaine", a-t-il déclaré.
"Nos pensées vont à toutes les personnes touchées et nous rendons hommage à ceux qui ont participé à l'opération de sauvetage."
Alors que l'Angleterre et le nord de la France connaissent des températures glaciales, les garde-côtes britanniques ont coordonné "une intervention de recherche et de sauvetage à la suite d'un incident impliquant une petite embarcation au large du Kent" (sud-est de l'Angleterre).
Les services d'ambulances ont affirmé avoir été contactés par les garde-côtes vers 03 h 40 (locales et GMT).
Des bateaux et des équipes de sauvetage de plusieurs villes du sud-est de l'Angleterre ont été mobilisés ainsi que deux hélicoptères britanniques et "un hélicoptère de la marine française", selon les garde-côtes.
Côté français, la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord ajoute qu'un patrouilleur de la marine nationale est également venu en renfort.
Depuis le début de l'année, ils sont près de 45 000 à avoir effectué la périlleuse traversée, contre près de 30 000 l'année précédente.
Renforcement des mesures britanniques
Ce nouveau drame intervient au lendemain de l'annonce par le Premier ministre britannique Rishi Sunak d'un vaste paquet de mesures destinées à lutter contre l'immigration illégale.
Le dossier est hautement sensible pour les conservateurs, qui promettent depuis le Brexit de "reprendre le contrôle" des frontières. En vain : jamais autant de personnes n'ont tenté de traverser la Manche, débordant complètement le système des demandes d'asile.
Londres a notamment annoncé un accord avec l'Albanie, les Albanais représentant un tiers des traversées cette année (environ 13 000).
L'année dernière, un naufrage avait déjà coûté la vie à 27 migrants traversant la Manche. Dans la nuit du 23 au 24 novembre 2021, ces migrants âgés de 7 à 46 ans – seize Kurdes d'Irak, un Kurde d'Iran, quatre Afghans, trois Éthiopiens, une Somalienne, un Égyptien et un Vietnamien – avaient péri dans le naufrage de leur bateau pneumatique au large de Calais alors qu'ils tentaient d'atteindre l'Angleterre. Mi-novembre, le journal français Le Monde a affirmé que les passagers du bateau avaient appelé à une quinzaine de reprises les autorités françaises pour leur demander de l'aide.
Au moins 205 migrants sont morts ou ont été portés disparus en traversant la Manche depuis 2014, selon le Missing Migrants Project de l'organisation onusienne pour les migrations.
Avec AFP