Coupes dans les dépenses de fonctionnement de l'État, gel des salaires, baisse des dépenses militaires... Le plan présenté par le chef du gouvernement grec en vue de faire baisser, d'ici à 2012, la dette du pays se veut pour le moins radical.
AFP - Le déficit public de la Grèce sera "de moins de 3% du PIB en 2013", a indiqué lundi le Premier ministre grec Georges Papandréou en annonçant devant les partenaires sociaux des mesures destinées à faire sortir le pays de la crise, dont une réforme fiscale.
M. Papandréou a précisé que le déficit public serait "diminué de 2% par an à partir de 2011", après une première baisse de près de 4% à 9,1% du PIB en 2010, pour passer à "moins de 3% du PIB en 2013", dans les limites du Pacte de stabilité de la zone euro.
La dette publique du pays commencera à baisser à partir de 2012, a précisé le chef du gouvernement.
Le Premier ministre a annoncé une série de coupes dans les dépenses publiques, dont des réductions de 10% des dépenses de fonctionnement de l'Etat, du budget des primes dans la fonction publique, et des dépenses d'assurances sociales.
Il a annoncé la suppression des bonus des dirigeants du secteur bancaire public, un gel des salaires de base supérieurs à 2.000 euros dans la fonction publique, un coup de frein aux embauches dans ce secteur en 2010, ainsi qu'une fiscalisation des primes des fonctionnaires.
Le nombre de membres des conseils d'administration des entreprises publiques, et leurs salaires, seront réduits de 50% et les revenus du capital seront taxés, a indiqué le chef du gouvernement. Les bonus des cadres des banques du secteur privé seront quand à eux fiscalisés à 90% et l'impôt sur la succession et la grande fortune foncière rétabli.
Les dépenses militaires seront à la baisse les trois prochaines années, a ajouté M. Papandréou.
Le gouvernement lancera également un programme de privatisations et d'exploitation de la propriété foncière de l'Etat, a indiqué M. Papandréou.
A l'issue d'un dialogue social, ces mesures commenceront à entrer en vigueur dès la fin du mois de février, a ajouté M. Papandréou en appelant à un "pacte social national" pour assurer le succès de ce plan de sortie de crise et garantir la crédibilité du pays.
Le Premier ministre présentait les grandes lignes du plan d'assainissement que les partenaires européens et les marchés financiers demandaient à la Grèce, en ouvrant "un dialogue social sur l'économie" avec les partenaires sociaux rassemblés au sein de la Commission économique et sociale (OKE).
Le gouvernement doit inclure ses mesures dans le programme national de stabilité et de croissance qu'il doit soumettre en janvier à la Commission européenne.
La Grèce a été sanctionnée la semaine dernière par les agences de notation Standard and Poor's et Fitch, qui ont dégradé ou mis sous surveillance négative ses notes d'endettement, en raison notamment de la grave situation budgétaire du pays où la dette et le déficit ont explosé.
Le déficit public devrait atteindre cette année 12,7% du PIB et la dette publique s'élever à 113,4% du PIB.