La grève générale se poursuit en Iran, où un grand rassemblement est attendu mercredi à Téhéran à l'occasion de la Journée nationale des étudiants. À cette occasion, France 24 a recueilli mardi le témoignage d'un étudiant, mobilisé et convaincu que "la révolution" se fera grâce aux universités.
Malgré la répression, les milliers d'arrestations et plus de 300 morts, les rassemblements et la grève générale contre le régime iranien devraient se poursuivre, mercredi 7 décembre, pour le troisième jour de suite, notamment dans les universités qui marquent la Journée nationale des étudiants.
Les jeunes Iraniens sont à la tête de cette vague de contestation en cours depuis la mort en détention le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans arrêtée trois jours auparavant par la police des mœurs pour non-respect du code vestimentaire imposé aux femmes.
Parce qu'ils sont en première ligne, les étudiants subissent beaucoup de pressions mais entendent poursuivre leur mouvement, confie l'un d'eux, qui a accepté de témoigner anonymement, par téléphone depuis Téhéran.
"Depuis les 80 jours où les manifestations ont débuté en Iran, depuis le premier jour, les universités et les étudiants essaient de mener des actions symboliques, d’amplifier ce mouvement pour que le feu de cette révolution soit maintenu", confie-t-il.
"Les étudiants forment une partie très importante de cette révolution, on peut même dire que les manifestations sont parties des universités", poursuit-il. "Même si la sécurité a été extrêmement renforcée dans les universités, cela n’a pas réussi à calmer les étudiants."
Jour le plus important du mouvement de contestation
Le jeune Iranien, qui assure que "la révolution n’est pas organisée par un pays, un parti ou un chef", comme l'affirment les autorités, explique que la Journée des étudiants va être le jour le plus important du mouvement de contestation.
"Nous voulons revenir dans nos universités, puisqu’ils ont interdit à certains étudiants se rendre dans la leur. Ils ont emprisonné des jeunes, parce que cette révolution a commencé dans les universités. Et elle se finira grâce à elles", indique-t-il.
Et de conclure : "Ce jour de mercredi est très important car la population va montrer sa solidarité envers les étudiants (...). Beaucoup de personnes vont venir nous soutenir, cette journée va être très suivie dans le pays et sera un pilier de notre révolution."