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À la une de la presse, ce lundi 5 décembre, les réactions très partagées à l’annonce, ce week-end, de la justice iranienne, de l'abolition de la police des mœurs en Iran. Le début d’une semaine délicate pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, soupçonné de corruption. Les accusations du PKK, qui affirme que la Turquie utilise des armes chimiques contre les Kurdes d'Irak. Et la qualification des Bleus en quarts de finale de la Coupe du monde de football.

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À la une de la presse, les réactions à l’annonce, ce week-end, de la justice iranienne, de l'abolition de la police des mœurs, responsable de l'arrestation de Mahsa Amini, dont la mort a déclenché le mouvement de contestation en cours.

Comment interpréter cette annonce du procureur général iranien, que le régime n’a toujours pas confirmée, pour le moment ? Pas un mot, en tout cas, du côté de la presse officielle, notamment du Iran Daily, qui revient en une sur la déclaration, il y a trois jours, du Premier ministre britannique sur le renforcement de la lutte contre les manifestations illégales. Une déclaration présentée par le quotidien officiel comme une invitation à "réprimer les manifestants à un moment où le Royaume-Uni se permet de critiquer la façon dont la police iranienne a répondu aux récentes manifestations en Iran".

#IRANDAILY is a click away! Front Page Monday, December 5, 2022.

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— Iran Daily (@IranDailyWeb) December 4, 2022

A l'étranger, en revanche, l'annonce d’une possible abolition de la police des mœurs iranienne est très commentée. Le journal libanais L'Orient Le Jour parle d'une "victoire symbolique pour les manifestants en Iran", tout en évoquant une annonce "à prendre avec des pincettes", dans la mesure où seul le Conseil suprême de la révolution culturelle a le pouvoir de dissoudre cet organe.

🇮🇷 #Iran « Il est difficile de ne pas interpréter l’abolition de la police des mœurs comme une concession du régime aux manifestants. » Mais des nuances s'imposent. 👇 https://t.co/mSU5b8ZY4Z @noura_doukhi

— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) December 5, 2022

Quoi qu'il en soit, cette éventuelle décision ne suffira pas à calmer la contestation, d’après le quotidien israélien Haaretz, qui précise que l’annonce du procureur général intervient alors que plusieurs appels à la grève générale ont été lancés pour trois jours, à compter d’aujourd’hui. Pour le journal suisse Le Temps, qui voit le régime "aux abois, acculé à lâcher du lest", "les revendications de la société iranienne vont (de toute façon) bien au-delà (de cette mesure) en apparence généreuse (et) visent désormais l’instauration d’une société démocratique, ouverte et moderne et l’abolition de lois discriminatoires à l’égard des femmes".

À la une, également, le début d'une semaine délicate pour le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, soupçonné de corruption. "Le sort de Ramaphosa dans la balance" : The Financial Times rappelle que le chef de l'État est mis en cause depuis qu'une plainte a été déposée en juin dernier, l'accusant d'avoir tenté d’étouffer un cambriolage survenu chez lui deux ans auparavant - cambriolage qu'il n'avait déclaré ni à la police ni au fisc. Et pour cause : les malfaiteurs auraient emporté 580 000 dollars en liquide, cachés sous les coussins d'un canapé. Une réunion de l'ANC, le parti de Cyril Ramaphosa, est prévue aujourd'hui pour discuter de son sort, et la question est de savoir si le président trouvera une majorité pour le soutenir.

D'après The Star, le parti au pouvoir depuis la fin de l'apartheid serait "profondément divisé", et plusieurs élus de l’ANC ont déjà annoncé leur intention de voter contre lui, demain, au parlement, où une procédure de destitution pourrait être lancée. Business Day, autre quotidien sud-africain, confirme que Ramaphosa va devoir affronter aujourd'hui "ses ennemis au sein de l'ANC" - à commencer par l’ancien président Thabo Mbeki. Le journal affirme même que le président n'a désormais "plus d’endroit où se cacher".

The top stories in tomorrow's Business Day: pic.twitter.com/QTcpxnaVBA

— Business Day (@BDliveSA) December 4, 2022

Un mot, aussi, des accusations de la guérilla kurde du PKK, qui affirme que l'armée turque utilise des armes chimiques dans le nord de l'Irak. À la une de L'Humanité, une image choc : une capture d’écran d’une vidéo diffusée par ANF News, montrant des combattants victimes, selon la chaîne de télévision kurde, d'une attaque à l’arme chimique. Des images jugées "troublantes" par L'Huma, qui estime toutefois que "seules des recherches sous l’égide de l'ONU ou de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, pourront confirmer ou infirmer" les allégations du PKK. Le journal explique que le plus logique serait qu'une demande en ce sens soit faite par l'Irak, mais que faute de gouvernement stable, cette option semble difficile; l’autre option étant qu'un autre État, la France par exemple, demande la mise en place d'une mission de vérification.

A noter également dans la presse française, les inquiétudes, cette fois, de Libération, sur l’appel à la mobilisation citoyenne de 50 000 volontaires supplémentaires pour épauler les forces armées dans la lutte antiterroriste. Un appel auquel 90 000 volontaires auraient répondu, selon Libé, qui s’alarme de possibles «débordements». Le Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples a déjà fait état, dans le passé, de nombreux cas d’exécutions, d’enlèvements ou de torture commis par ces «volontaires pour la défense de la patrie», depuis 2020, généralement à l’encontre des Peuls, qui forment le groupe «majoritaire mais non exclusif des troupes djihadistes».

Les quotidiens français reviennent bien sûr largement sur la qualification, hier, des Bleus pour les quarts de finale de la Coupe du monde de foot. En battant la Pologne 3 à 1, les Bleus procurent déjà un «début d’ivresse» au Parisien/Aujourd’hui en France, qui salue en particulier la prestation d’Olivier Giroud, nouveau recordman du nombre de buts inscrits sous le maillot tricolore. «God save notre king», le roi Kylian Mbappé: joie immense du très frenchie L’Equipe, qui s’est mis à l’anglais pour l’occasion, puisque les Bleus rencontreront l’Angleterre samedi prochain, pour ces quarts de finale. Les Anglais, visiblement pressés d’en découdre avec les Français - comme d’habitude. «Et maintenant, au tour de la France», défie The Daily Mirror. «Ramenez Mbappé et Giroud, le capitaine Kane n’a peur de personne», fanfaronne l’édition sport du Daily Star, qui ne doute pas que les Bleus «porteront chance» aux Three Lions, ce qui est peut-être aller un peu vite en besogne.

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