Si le Pakistan n'est responsable que de moins de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, il figure parmi les pays les plus touchés par les événements météorologiques extrêmes dus au dérèglement climatique. Des pluies diluviennes s’y sont abattues cet été lors d’une mousson exceptionnelle. En quelques semaines, un tiers du pays s’est retrouvé sous les eaux, deux millions d'habitations ont été détruites et 1 700 personnes ont été tuées. En tout, 33 millions de personnes ont été touchées, soit un habitant sur sept. Reportage de Shahzaib Wahlah et Sonia Ghezali, avec la collaboration de Sameer Mandhro.
Le Pakistan n’est pas étranger aux catastrophes climatiques. En 2010, le pays avait déjà dû faire face à des inondations monstres. Accusées de ne pas avoir été prévoyantes, les autorités pakistanaises reconnaissent être dépassées par l’ampleur des épisodes climatiques extrêmes, qui s’abattent sur un pays par ailleurs plongé dans une grave crise économique. Islamabad réclame des comptes aux pays riches. La question des "pertes et dommages" entre pays du Nord et du Sud se trouve justement au centre des discussions de la COP27 qui se déroule actuellement à Charm el-Cheikh, en Égypte.