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Iran : heurts entre les forces de sécurité et des manifestants dans la ville de Mahsa Amini

Des heurts ont eu lieu, mercredi, entre les forces de sécurité iraniennes et des manifestants dans la ville natale de Mahsa Amini. Hengaw, une organisation basée en Norvège et qui surveille les violations des droits dans les régions kurdes d'Iran, a tweeté que "les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des personnes", sans préciser s'il y avait des morts ou des blessés.

Regain de tension en Iran. Des heurts ont eu lieu, mercredi 26 octobre, dans la ville natale de Mahsa Amini. "Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et ouvert le feu sur les gens sur la place Zindan, dans la ville de Saqez", selon Hengaw. Le groupe de surveillance des violations des droits dans les régions kurdes d'Iran n'a pas précisé s'il y avait des morts ou des blessés.

L'accès à internet a été bloqué pour des "raisons de sécurité" dans la ville de Saqez, selon un média local. "Suite aux tensions et aux affrontements dispersés qui se sont produits après la cérémonie, la connexion internet a été coupée dans la ville de Saqez pour des raisons de sécurité", a indiqué l'agence de presse Isna.

Malgré des mesures de sécurité renforcées, des colonnes de personnes en deuil avaient afflué à Saqez, dans la province du Kurdistan occidental, pour rendre hommage à Mahsa Amini sur sa tombe, quarante jours après la mort de la jeune femme de 22 ans en détention après son arrestation pour avoir porté un voile jugé non réglementaire.

Selon plusieurs témoins, de nombreux agents des forces de sécurité étaient déployés à Saqez, dans le Kurdistan iranien, dans le nord-ouest du pays, mais aussi dans la capitale Téhéran, ou encore dans les villes de Tabriz et Rasht, également dans le nord du pays.

La totalité des écoles et des universités de la province du Kurdistan iranien ont par ailleurs été fermées ce mercredi "en raison d'une vague de grippe", ont rapporté les médias officiels iraniens.

Des groupes de défense des droits de l'Homme ont fait savoir que les forces de sécurité avaient demandé à la famille de Mahsa Amini de ne pas tenir de procession commémorative à l'issue de la période traditionnelle de 40 jours de deuil.

Security forces have shot tear gas and opened fire on people in Zindan square (Baneh), Saqqez city.

Wednesday, October 26, 2022#MahsaAmini#ZhinaAmini#Kurdistan

— Hengaw Organization for Human Rights (@Hengaw_English) October 26, 2022

À Saqez, policiers et miliciens bassidji – des volontaires qui constituent une force paramilitaire dépendant du corps d'élite des Gardiens de la révolution – étaient présents en nombre pour empêcher l'accès au cimetière où repose Mahsa Amini, a rapporté un témoin présent sur place.

Un autre témoin, qui a évoqué "des dizaines et des dizaines" de membres des forces de sécurité et de Bassidji, a souligné que les gens avaient bravé les avertissements et se rendaient au cimetière.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, dont Reuters n'a pas pu vérifier l'authenticité, montraient des membres des forces de sécurité bloquant les routes d'accès à Saqez, ainsi que des gens scandant "Mort à (Ali) Khamenei", le guide suprême iranien, dans le cimetière de la ville.

L'un des plus importants mouvements de contestation en Iran depuis 1979

La mort en détention mi-septembre de Mahsa Amini a déclenché une vague de manifestations, qui se sont poursuivies malgré une répression de plus en plus meurtrière, avec au moins 250 morts et des milliers d'arrestations selon les groupes de défense des droits de l'Homme.

Another video of the people who tried to attend the ceremony #MahsaAmini pic.twitter.com/jGifyqDRTE

— ERSHAD ALIJANI (@ErshadAlijani) October 26, 2022

Ce mouvement de contestation des autorités religieuses iraniennes est l'un des plus importants depuis la révolution islamique de 1979.

Ce mouvement, notamment alimenté jusqu'ici par la jeunesse iranienne – avec des grèves dans des dizaines d'universités – pourrait encore prendre de l'ampleur avec la fin de la période de deuil.

Avec AFP et Reuters