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Après son mariage raté avec Time Warner, AOL revient seul en Bourse

Fraîchement divorcé de Time Warner après une fusion qui a duré 10 ans, l’ex-géant de l’Internet revient - seul - en Bourse. Un premier test pour le groupe qui n’a plus grand-chose à voir avec le mastodonte qu’il était au début des années 2000.

Le mariage n’était pas heureux, le divorce le sera peut-être d’avantage. Après près de 10 ans de vie commune, Time Warner et American Online (AOL) ont finalisé, mercredi, leur séparation. Le portail d’accès à l’Internet et de contenus en ligne revient, ce jeudi, seul en Bourse. Pour marquer l’occasion, Tim Armstrong, le PDG d’AOL, frappera la cloche d’ouverture de la séance à Wall Street.

Au temps de sa gloire, juste avant de fusionner avec le géant des médias, l’action d’American Online valait 99 dollars. Elle est aujourd'hui estimée aux environs de 30 dollars. Une sacrée dégringolade.

Pourtant, l’histoire aurait pu être belle. En janvier 2001, la fusion est saluée comme l’exemple du triomphe de la convergence entre anciens et nouveaux médias. L’acquisition, qui a coûté à l’époque 110 milliards de dollars à AOL, a été la deuxième plus importante de l’histoire après le rachat de Mannesmann par Vodafone en 1999.

Petit David

Mais les choses ont rapidement tourné au vinaigre. Le cœur du métier d’AOL, l’accès à l’Internet grâce à la ligne téléphonique, a été très vite concurrencé par le haut débit. Ses autres produits phares, comme le mail et la messagerie instantanée (AIM), ont trouvé sur leur chemin des poids-lourds tels que Google ou Yahoo!. De son côté, Time Warner n’a pas non plus tiré son épingle du jeu. Il a souffert comme tout le monde de l’érosion du marché de la publicité et de la concurrence des médias en ligne.

La fin de l’idylle semblait donc inéluctable. L’ex-Goliath de l’Internet s’est mué en petit David. AOL compte désormais moins de 6 millions d’abonnés contre 26 millions en 2002. Aujourd'hui sa valeur boursière est estimée entre 2,5 et 4 milliards de dollars soit seulement 10 % de ce qu’American Online valait au début des années 2000. De premier portail, le site a retrogradé à la quatrième place derrière Google, Microsoft et Yahoo! en terme de fréquentation. Et en novembre, il a décidé de se séparer d’un tiers de son personnel.

Une activité "à redéfinir"

Le groupe avait expliqué en avril sa stratégie de reconquête : la publication de contenus, avec les blogs essentiellement, la publicité (grâce au service advertising.com) et la modernisation de ses outils de communication (le mail et la messagerie instantanée).

"AOL a besoin de trouver ses niches et d’y redéfinir son activité", commente à CNNMoney Ray Valdes, un analyste du groupe d’études américain Gardner. Le portail conserve en effet quelques atouts. A l’heure actuelle, aux Etats-Unis, son réseau de sites est encore plus visité que Facebook… Ce qui n’est pas rien. Dans sa hotte virtuelle, il a, en effet, certains sites très populaires comme le blog technologique Engadget, ou le réseau social bebo.com.

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