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La liste des 3 000 évadés fiscaux aurait été volée

Selon "Le Parisien", un ex-cadre de la banque HSBC à Genève a volé la liste de noms de contribuables soupçonnés d'évasion fiscale par Bercy. Eric Woerth dit n’avoir " jamais payé pour obtenir quelque liste que ce soit".

Une partie de la liste des 3 000 personnes soupçonnées d'évasion fiscale révélée en août par le ministre du Budget Eric Woerth aurait été volée par un ancien cadre informatique de la banque HSBC Private Bank de Genève. C’est en tout cas ce qu’affirme "Le Parisien" ce mercredi.

Selon le quotidien, l’ex-employé de la HSBC, un franco-italien de 38 ans dont le nom n'a pas été révélé, aurait piraté fin 2008 le système informatique de la banque avant de se volatiliser avec une liste de données concernant plusieurs milliers de clients. Il se serait ensuite réfugié dans le sud de la France après avoir transmis ces informations au fisc.

Engagé dans une chasse aux sorcières des évadés fiscaux, le ministère du Budget a usé de la langue de bois toute la journée de mercredi, ne confirmant ni infirmant l’information du "Parisien". Mais, mercredi soir, Éric Woerth a fini par admettre que les éléments en sa possession provenaient de plusieurs sources, parmi lesquelles figure l’ex-salarié de la banque HSBC évoqué par le quotidien.

HSBC dépose plainte

L'affaire rappelle celle d'une vaste fraude fiscale via le Liechtenstein mise à jour début 2008 par l'Allemagne et qui impliquait des centaines de contribuables allemands.  Les services secrets allemands avaient acheté des documents à un ancien salarié de la banque LGT qui les avait dérobés à son employeur.

Selon "Le Parisien", la Suisse a ouvert une enquête et HSBC porté plainte, réclamant au passage la liste que la France refuse de lui rendre. La banque, qui a confirmé qu'un ancien employé travaillant pour les services informatiques a volé des données entre la fin 2006 et début 2007, a précisé que les données "ne concernent pas plus de dix clients" et "sont anciennes et pas de nature sensible". Des propos qui se veulent rassurants mais probablement pas assez pour tranquilliser des clients qui avaient choisi HSBC dans le but de garder secret l’origine de leurs fonds.

Enquête préliminaire

Pour le directeur de l'Association des banques étrangères en Suisse, Martin Maurer, le vol, qui selon lui remonte à 2008, ne concerne effectivement "qu'un petit nombre de données." "La banque n'avait pas porté plainte à l'époque en raison de faible nombre de données" subtilisées, a-t-il précisé.

Le procureur de Nice, Eric de Montgolfier, aurait, toujours selon "Le Parisien", ouvert une enquête préliminaire - qui a pour cadre le code pénal - dans le plus grand secret, soupçonnant certaines personnes de son ressort territorial d'avoir ouvert des comptes dans la banque genevoise pour blanchir de l'argent.