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Le nombre de fusion-acquisitions plonge de 29 % en 2008

chroniqueur économie – À l'instar de BHP Billiton renonçant au rachat de Rio Tinto, les rapprochements entre sociétés ont mondialement baissé de 29% par rapport à l'an dernier. Le tarissement du crédit et la volatilité des marchés sont en cause.

2008, une année noire pour les banques, pour les places boursières, pour le marché du crédit et donc, en toute logique, pour les "fusacs". Selon le cabinet Dealogic, les fusion-acquisitions ont baissé de 29% par rapport à l’an dernier. La tendance s’est même accélérée avec une chute de 44% des opérations au 4e trimestre. Ce phénomène inquiète notamment les banques qui touchent des commissions sur ces opérations dites de "fusac". Celles-ci ont touché en moyenne 32% de moins que l’an dernier.

Feuilleton de l'année

En 2008, les annulations ont atteint un volume historique. En tête des grands ratés: le rachat avorté du minier Rio Tinto par son concurrent anglo-australien BHP Billiton. L’éclatement soudain de la bulle des matières premières a finalement fait capoter une transaction historique, évaluée à 147 milliards de dollars.

Dans le secteur des nouvelles technologies, on se souviendra aussi du "feuilleton de l’année", à savoir l’offre de rachat de Yahoo! par Microsoft (47 milliards de dollars).

Mariage impossible également entre France Telecom et l'opérateur suédo-finlandais TeliaSonera. L’offre du Français avoisinant pourtant les 30 milliards d’euros (56 couronnes suédoises par action).

Tarissement du crédit


Les motifs sont souvent divers pour justifier ces retours en arrière. Mais cette baisse générale des opérations de "fusacs" est une nouvelle illustration du ralentissement économique. Le tarissement du crédit a conduit les plus ambitieux à revoir entièrement leur copie. Difficile de mettre de l’argent sur la table lorsque l’accès aux liquidités est soumis à des conditions drastiques. L’extrême volatilité des marchés est également en cause. Comment valoriser une entreprise lorsque son cours de Bourse ne cesse de faire du yo-yo ?

Rachats hostiles


Le ralentissement des "fusacs" touche particulièrement les grandes entreprises. Celles-ci sont majoritairement européennes ou américaines. A l'opposé, la Chine et le Brésil ont continué à voir une augmentation des opérations, en allant notamment acheter à l'étranger.
Les rachats dits "hostiles" sont d’ailleurs les seuls à tirer leur épingle du jeu. Aux Etats-Unis, ils sont au plus haut depuis 1999. En cette période de crise, les plus solides ont bien compris qu’il y avait d'excellentes affaires à réaliser.