logo

L'impossible défi des Marseillais

L'OM accueille les stars du Real Madrid, ce mardi, au stade Vélodrome, pour la dernière journée de la première phase de la Ligue des champions. Pour assurer leur qualification, les Marseillais doivent impérativement l'emporter.

AFP - La montagne du Real Madrid se dresse mardi devant Marseille, qui devra la retourner totalement, tâche immense, pour accéder enfin à cette seconde phase de la Ligue des champions que le club français s'est fixé comme objectif en début de saison.

Battre la pléiade de vedettes espagnoles ne suffira pas en effet: il faudra la terrasser 3-0 ou par quatre buts d'écart pour empocher un billet pour mars, le mois des 8e de finale. Si Milan ne l'emportait pas à Zurich, une victoire, aussi minime soit-elle, suffirait cependant au bonheur marseillais, mais personne n'ose croire à un tel scénario.

L'OM est donc maître de son destin. Une tornade au Vélodrome le propulserait du côté de ses rêves les plus fous, ceux auxquels il n'a jamais totalement renoncé, mais que la réalité des résultats rendait plus inaccessibles. L'affaire était tellement mal embarquée...

Lesté de deux défaites devant Milan au Vélodrome et à Madrid, l'OM a dû ensuite souquer ferme pour maintenir l'espoir en vie. Deux victoires consécutives devant Zurich (1-0, puis 6-1) et un match superbe à San Siro le 25 novembre qu'il manqua d'emporter (1-1) l'ont ainsi relancé. C'est désormais l'heure de l'empoignade finale.

Les hommes de Deschamps se savent capables du meilleur. Dans le jeu, ils ont longtemps tenu tête aux Italiens et aux Espagnols, le temps d'une belle première mi-temps à Santiago Bernabeu que des fautes de défense et un arbitre sans doute trop sévère reléguèrent ensuite au rayon amertume.

"Nous sommes vaccinés", assure aujourd'hui le milieu Fabrice Abriel. Manière de dire que Marseille aura, cette fois, le souci des détails qui tuent. Et qu'il "n'y aura plus cette appréhension" mardi, à la lecture du flatteur pedigree madrilène. Les "galactiques" ne feraient plus peur à ces Français d'en-bas...

Au vu de la propension au combat démontrée récemment à Milan, voire à Lyon en championnat dans une rencontre homérique (5-5), l'OM a en effet de quoi argumenter. Surtout face à une équipe présentée comme plus joueuse que batailleuse, même privée de ses deux créateurs du milieu, Kaka (pubalgie) et Guti (cuisse).

"Cela va être débridé, il faudra lâcher les chevaux!", lance aussi l'attaquant Mathieu Valbuena.

Il faudra surtout à l'OM élever son niveau de jeu par rapport aux deux dernières sorties en championnat, pour prétendre à autre chose qu'à l'Europa League. Et encaisser au passage 4,5 M EUR de recettes supplémentaires, générées par une qualification en 8e selon le directeur général marseillais Antoine Veyrat, précisant que le budget du club avait été bâti sur l'hypothèse d'une élimination dès la phase de groupe.

Plombé dans le temps additionnel à Lens sur une erreur de marquage (0-1) lors de la 15e journée, l'OM n'a pas en effet offert la sérénité défensive nécessaire samedi à Nice, réduit à 10 à la mi-temps. Deschamps l'a bien noté, stigmatisant des errements sur les ballons en profondeur, du type de ceux qu'affectionnent Ronaldo, Higuain ou Benzema....

"Nous devons jouer pour gagner et ne pas penser au reste", a d'ailleurs prévenu l'attaquant portugais, bourreau à l'aller. C'est que le Real, qui n'arrive toujours pas à bien jouer et à gagner en même temps, n'est pas à l'abri d'une énorme désillusion: une défaite par 3-0 ou 4 buts d'écart, assortie d'une victoire du Milan signerait son élimination. On imagine le déluge médiatique s'abattant sur le président Florentino Perez, qui a déboursé 254 M EUR cet été et sur l'entraîneur Manuel Pellegrini...