logo

Le Venezuela participera aux négociations de paix entre la Colombie et la guérilla de l'ELN

Premier président de gauche de la Colombie, Gustavo Petro souhaite relancer les négociations de paix avec la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN). Nicolas Maduro, son homologue vénézuélien, a accepté mardi que son pays soit garant d'un futur dialogue.

Vers un nouveau cycle de négociations en Colombie ? Le Venezuela a accepté mardi 13 septembre de faire partie des garants de futurs pourparlers de paix entre les autorités colombiennes et la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN), à la demande du président colombien Gustavo Petro.

Peu après avoir rétabli ses relations diplomatiques avec Caracas, Gustavo Petro a demandé que le Venezuela se joigne "en tant que pays garant" aux négociations avec la dernière guérilla reconnue en Colombie, dans une lettre publique publiée mardi.

"Le Venezuela accepte le rôle de garant (...). Bien sûr !", a répondu Nicolas Maduro.

Le Venezuela se joint ainsi au Chili et à Cuba, qui ont donné leur accord pour prendre part à ce processus de paix.

Nicolas Maduro a rappelé que son pays avait pris part au processus de paix signé en 2016 ayant conduit à la dissolution des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, guérilla marxiste).

L'actuel président vénézuélien était alors le ministre des Affaires étrangères de Hugo Chavez (1999-2014).

"La paix en Colombie est (synonyme) de paix au Venezuela et en Amérique du Sud", a affirmé Nicolas Maduro.

Contact repris avec l'ELN

Gustavo Petro, premier président de gauche de Colombie, investi début août, a réactivé les contacts avec l'Armée de libération nationale (ELN, guérilla d'inspiration guévariste). Il entend ainsi reprendre les négociations interrompues en 2019 par le gouvernement de son prédécesseur Ivan Duque à la suite d'une attaque contre une école de police qui a fait 22 morts, en plus de l'assaillant.

Des émissaires du nouveau chef de l'État ont déjà rencontré à La Havane des représentants de la guérilla guévariste.

Gustavo Petro a affiché sa volonté de négocier avec l'ELN et les dissidents des ex-Farc (qui rejettent l'accord de paix de 2016 avec cette guérilla marxiste), mais également de discuter avec les narcotrafiquants de leur reddition à la justice.

Il a prévu "la tenue d'une première rencontre (avec l'ELN) au Venezuela", où, selon les renseignements militaires colombiens, se trouvent plusieurs membres de la direction des insurgés.

Fin août, le commandant de l'ELN, Antonio García, a assuré que la guérilla était unie dans la perspective des pourparlers, en réponse aux allégations selon lesquelles certains de ses dirigeants se seraient opposés à une solution négociée du conflit.

Quelque 2 500 membres de l'ELN

La reprise des pourparlers avec l'ELN s'inscrit dans le cadre de la politique de "paix" voulue par le nouveau gouvernement pour mettre fin à près de six décennies de conflit.

Les protocoles de négociation stipulent qu'en cas de rupture, les négociateurs de l'ELN retourneront en Colombie "en transitant par le territoire vénézuélien", a rappelé Gustavo Petro.

Selon les autorités, l'ELN compte actuellement quelque 2 500 membres, contre environ 1 800 au moment des négociations. Elle est surtout présente dans la région du Pacifique et à la frontière avec le Venezuela, longue de 2 200 kilomètres.

Après l'arrivée au pouvoir de Gustavo Petro en août, la Colombie et le Venezuela ont renoué leurs relations diplomatiques. Elles étaient rompues depuis 2019 à la suite de la décision d'Ivan Duque, président de droite, de ne pas reconnaître la réélection de Nicolas Maduro. Il avait soutenu la proclamation du chef de l'opposition, Juan Guaido, comme président par intérim.

Avec AFP