logo

Royal tend toujours la main au MoDem, Bayrou ironise

François Bayrou et Ségolène Royal campent sur leurs positions. Le président du MoDem refuse toujours une alliance avec le PS dès le 1er tour des régionales alors que la socialiste veut intégrer cinq centristes sur sa liste dans le Poitou-Charentes.

Ségolène Royal et François Bayrou poursuivent leurs échanges par médias interposés sur une possible alliance au premier tour des régionales de mars. Premier à tirer : le président du MoDem, qui a de nouveau refusé la proposition d’intégrer cinq centristes sur la liste conduite par Ségolène Royal en Poitou-Charentes, où la socialiste brigue un nouveau mandat de présidente du conseil régional.

Invité sur Europe 1
, le dirigeant centriste a dénoncé un objectif "de communication [plutôt] que de fond". "Ségolène Royal est un acteur souvent démonstratif du jeu politique français, ce qu'elle fait, c'est souvent rigolo" a-t-il commenté.

Samedi, alors que se tenait à Arras le Congrès national du MoDem, la "dame du Poitou" a fait irruption dans le débat en proposant de tendre la main aux centristes dès le premier tour. Dimanche, François Bayrou lui a opposé "avec sympathie" une fin de non-recevoir. "Ce n'est pas notre vision des choses", a affirmé le président du MoDem, car "le premier tour des élections, c'est le tour du pluralisme".

Lundi, quelques minutes après le passage de Bayrou sur Europe 1, Ségolène Royal a réitéré son offre sur les ondes de France Info. "Je ne baisse pas les bras", a affirmé l’ex-candidate socialiste à l’élection présidentielle. Elle estime que François Bayrou doit laisser au MoDem local "la possibilité de décider". "Je leur ai proposé de constituer un groupe autonome à l’assemblée régionale, ça me paraît tout à fait normal", a-t-elle ajouté.

"Faire les choses avec sérieux"

La droite n’a pas manqué de rebondir sur l’initiative de la présidente de la région Poitou-Charentes. "Je me demandais si la prochaine, ce n'était pas de demander aux Simpsons s'ils ne sont pas libres pour entrer sur la liste", a ironisé ce lundi sur RTL son adversaire direct dans la course à la tête de sa région, le secrétaire d’Etat au transport Dominique Bussereau. Pour ce dernier, sa rivale adopte "la stratégie du coucou".

A gauche, la proposition de Ségolène Royal fait grincer quelques dents. Dimanche, invité sur Canal +, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a affirmé qu’elle était "dans la continuité d'une conviction, d'une intuition qui n'a jamais fonctionné en Europe au bénéfice de la gauche".

L’offre de Ségolène Royal n’a pas non plus été chaudement accueillie par son ancien lieutenant Vincent Peillon, pourtant chantre des alliances élargies. Le député européen, que l’ex-candidate à la présidentielle accuse de vouloir mettre la main sur son courant "l’Espoir à gauche" et avec lequel elle est en froid depuis le mois de novembre, lui a conseillé sur RTL de "faire les choses avec patience et sérieux".