
L'Agence américaine de protection de l'environnement a reconnu, ce lundi, que les émissions de gaz à effet de serre étaient responsables du réchauffement climatique, ouvrant la voie à une règlementation en la matière.
AFP- L'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a décrété lundi que les émissions de gaz à effet de serre jugées responsables du réchauffement étaient une menace pour la santé publique, ouvrant la voie, pour la première fois, à une régulation de ces émissions.
La directrice de l'agence, Lisa Jackson, a indiqué que l'EPA était "désormais autorisée et contrainte de faire des efforts raisonnables" pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES).
"Ces conclusions attendues de longue date scellent dans l'histoire l'année 2009 comme le moment où le gouvernement des Etats-Unis a commencé à s'atteler au défi des émissions polluantes liées aux gaz à effet de serre", a-t-elle affirmé au cours d'une conférence de presse.
L'EPA considère que six GES constituent une menace pour la santé publique: le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d'azote, les hydrofluorocarbures (HFC), les hydrocarbures perfluorés (PFC) et l'hexafluorure de soufre.
Mme Jackson a précisé que l'EPA n'allait pas imposer immédiatement de nouvelles régulations, soulignant toutefois que ses conclusions allaient lui permettre d'édicter un règlement pour les véhicules légers.
Cette annonce est intervenue quelques heures après l'ouverture de la conférence sur le climat de Copenhague, qui vise à aboutir à un accord sur la lutte contre le réchauffement climatique.
Ces dernières semaines, le président américain Barack Obama a tenté de prouver que son pays était engagé dans la lutte contre le réchauffement, malgré le refus des Etats-Unis de ratifier le Protocole de Kyoto et la féroce opposition de nombreux élus du Congrès à toute régulation.
En prélude au sommet de Copenhague, M. Obama avait annoncé le 25 novembre un objectif chiffré de réduction des émissions américaines de gaz à effet de serre de 17% d'ici à 2020 par rapport au niveau de 2005.
Mais au Congrès, certains élus républicains prennent prétexte du "Climategate", ce scandale concernant des climatologues accusés d'avoir manipulé des données sur le réchauffement, pour fustiger la position de l'EPA.
Dans une lettre adressée à Mme Jackson avant l'annonce de la décision de l'EPA, quatre élus républicains, opposants à toute législation sur le changement climatique, estiment que le "Climategate" devrait pousser l'EPA a revoir sa politique.
Mme Jackson a répondu à ces critiques en martelant qu'il y avait des "preuves accablantes" du réchauffement climatique.