Limiter le réchauffement climatique à deux degrés celsius : c'est l’objectif du sommet de Copenhague qui se tient au Danemark jusqu’au 18 décembre. Pour cela, il faudra avant tout assurer un soutien financier aux pays les plus pauvres.
Pas moins de 192 pays ont envoyé des représentants à
Copenhague pendant deux semaines afin de mettre au point une stratégie mondiale pour lutter contre le réchau
Un webdocumentaire FRANCE 24 - RFI
ffement climatique. L’objectif est de limiter la hausse globale des températures à deux degrés celsius à la surface de la Terre. En effet, au-delà de deux à trois degrés, les risques pour la planète sont sérieux, ont prévenu en 2007 les spécialistes du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Elévation du niveau des mers, hausse de la fréquence et de l’intensité des catastrophes climatiques, déplacements de population à cause des inondations, de la sécheresse ou des pénuries, perte de biodiversité, augmentation du nombre de personnes allergiques : voici quelques-unes des conséquences attendues si le réchauffement n’est pas contenu. Ces impacts devraient concerner au premier plan les pays les plus pauvres.
Comment y parvenir ? Voici les quatre enjeux majeurs :
Des objectifs chiffrés de réduction
Alors que les experts du Giec ont conclu qu’une grande partie du réchauffement était "très vraisemblablement due" aux émissions humaines de gaz à effet de serre, la communauté internationale doit se mettre d’accord sur des objectifs chiffrés de réduction de ces émissions.
L'Union européenne s'est engagée à réduire les siennes de 20 % d'ici 2020, par rapport au niveau de 1990, et "elle pourrait aller jusqu’à 30 %", précise Jennifer Knock, spécialiste des questions environnementales à FRANCE 24. Les Etats-Unis ont annoncé un objectif plus modeste :
17 % par rapport au niveau de 2005, ce qui revient à environ 4 % avec 1990 comme année de référence.
"Pour les scientifiques, il faudrait réduire de 25 à 40 % nos émissions d’ici 2020", rappelle toutefois Jennifer Knock. Une étude du groupe Climate Analytics estime que les engagements actuels des uns et des autres laissent présager un réchauffement de 3,5 degrés celsius en 2100.
Prendre le relais du protocole de Kyoto
Douze jours à Copenhague
Lundi 7 décembre : Ouverture du sommet international sur le climat à 10h, heure locale (GMT+1).
Samedi 12 décembre : Journée de mobilisation citoyenne, avec des manifestations prévues à Copenhague et dans plusieurs villes du monde.
Mercredi 16 décembre : Opération "Earth Hour" (Une heure pour la Terre ) à Copenhague : le WWF appelle les habitants de la capitale danoise à éteindre leurs lumières à 19h.
Jeudi 17 et vendredi 18 décembre : Les chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent pour la clôture des négociations.
Les représentants des 192 pays réunis à Copenhague doivent trouver un accord qui succédera au protocole de Kyoto, qui expire fin 2012. Si ce protocole a constitué un premier pas concret dans la lutte mondiale contre le réchauffement, il n’a pas été en mesure de régler le problème, notamment parce que les deux principaux pays émetteurs - les Etats-Unis et la Chine - ne s’étaient jusqu’alors pas engagés sur des objectifs chiffrés.
Pour dépasser ce protocole, il faudra à Copenhague "au moins pousser les Etats-Unis et la Chine à ratifier un accord avec des objectifs chiffrés et revoir le système d’échanges de quotas d’émission", note Jennifer Knock.
Aider les plus vulnérables
"Copenhague, c’est aussi une affaire de gros sous", ajoute la journaliste de FRANCE 24. Yvo de Boer, responsable climat de l’ONU, demande aux pays industrialisés d’aider les pays pauvres à diminuer leurs émissions et à faire face aux conséquences négatives du réchauffement par une contribution "d’au moins 10 milliards de dollars" par an d’ici 2012.
Lutter contre la déforestation
Autre enjeu majeur : la prise en compte de la lutte contre la déforestation dans les négociations. Elle est responsable de 20 % des émissions de carbone dans l’atmosphère, autant que l'ensemble de tous les camions, voitures, trains, avions et bateaux.
Un projet actuellement en discussion prévoit de réduire de moitié la destruction des forêts des pays pauvres à l'horizon 2020, et d'y mettre fin entièrement d'ici 2030.