Des heurts ont éclaté vendredi, en Tunisie, après une nouvelle manifestation dans la capitale, donnant lieu à plusieurs arrestations musclées. Cette protestation contre la politique du président Saïed intervient à quelques jours du référendum sur une nouvelle Constitution qui accorde de vastes pouvoirs au président.
Nouveaux heurts en Tunisie après une nouvelle manifestation. La police tunisienne a procédé, vendredi 22 juillet, à des arrestations musclées de manifestants protestant contre le président Kaïs Saïed et la nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum lundi, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Plus de 300 manifestants s'étaient rassemblés à l'appel de cinq petites formations politiques, devant le Théâtre municipal sur l'avenue Habib Bourguiba, l'artère centrale de la capitale, encadrée par un important dispositif policier.
"Dictateur retire ta main de la Constitution", "le peuple tunisien est libre et la Constitution ne passera pas", criaient les manifestants brandissant des affiches disant : "Nous, peuple tunisien, n'avons pas écrit cette Constitution" ou "référendum populiste".
Assez rapidement, ils se sont dirigés vers le siège du ministère de l'Intérieur, situé à l'opposé du Théâtre, et ont tenté de retirer des barrières de sécurité.
Des policiers, matraques et bombes de gaz lacrymogène à la main, leur ont barré la route et ont arrêté quelques manifestants, a constaté l'AFP. Selon des sources policières, une dizaine ont été interpellés.
Référendum sur une nouvelle Constitution
Le président du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Mehdi Jelassi a été aspergé de gaz lacrymogène en plein visage et soigné sur place.
"Les manifestants avaient été autorisés à organiser leur mouvement devant le Théâtre municipal, mais ils ont fait exprès d'avancer vers le ministère parce qu'ils ont cherché la provocation", a déclaré à l'AFP un responsable de la police sous couvert de l'anonymat.
Après la charge policière, Hamma Hammami, le chef du Parti des travailleurs (gauche radicale) et ancien opposant sous le dictateur Zine el-Abidine Ben Ali, a justifié la colère des manifestants.
"La Constitution passe ou ne passe pas, notre lutte se poursuivra jusqu'à la chute de ce nouveau tyran (...). Nous n'avons peur ni de la prison, ni de la mort, ni de la torture", a-t-il déclaré aux journalistes.
L'opposition et des ONG qui avaient déjà organisé plusieurs mouvement de protestation contre la politique de Kaïs Saïed et appelé au boycott de ce référendum, disent redouter une dérive vers un régime "dictatorial".
Avec AFP