Qualifiés de "dérapage xénophobe" par le ministre de l'Immigration, les propos tenus par un maire UMP de l'est de la France en marge d'une réunion locale sur l'identité nationale font enfler la polémique sur un débat déjà sujet à controverses.
AFP - Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a dénoncé mercredi des propos "xénophobes" d'un maire UMP et exigé que le site ministériel du débat sur l'Identité nationale soit expurgé de "messages racistes" ayant échappé à la vigilance de ses services.
Parlant de "dérapages xénophobes", le ministre "dénonce" dans un communiqué "des propos inacceptables" après qu'"en marge d’une réunion locale organisée dans le cadre du grand débat sur l’identité nationale, André Valentin, maire de la commune de Gussainville (19 habitants), dans la Meuse, a déclaré publiquement : +Il est temps qu'on réagisse, parce qu'on va se faire bouffer. Y'en a déjà dix millions, dix millions que l'on paye à rien foutre+".
Actuellement en déplacement au Kosovo, M. Besson "dénonce ces propos xénophobes qui sont intolérables, et a sollicité le préfet de la Meuse afin d’envisager les suites qui devront y être données", selon le communiqué diffusé par son ministère.
"Par ailleurs, si l’immense majorité des 40.000 contributions reçues sur le site internet du grand débat sur l’identité nationale sont parfaitement respectueuses de nos principes républicains, un petit nombre d’entre elles présentent un caractère raciste et xénophobe", note le ministre. Il admet notamment qu'"une dizaine de ces contributions ont échappé aux efforts de l’équipe de modération, qui avait reçu la consigne de supprimer ces messages racistes et xénophobes tout en veillant à éviter les accusations possibles de censure". M. Besson, "en a exigé le retrait immédiat, et a demandé qu’un onglet permettant aux internautes de signaler les contributions litigieuses soit inséré aujourd’hui même sur le site".
Cité par le communiqué, le ministre a souligné que "la France a toujours été et reste une grande terre d’immigration et d’intégration. L’immigration est l’un des éléments de notre identité nationale. Notre cohésion nationale ne doit pas être la victime de ces dérives nationalistes xénophobes".
"Le grand débat sur l’identité nationale ne sera pas l’otage de ces outrances. Je veillerai à ce que les propositions qui en sont issues comportent de nouvelles actions de lutte contre les discriminations en général, et contre le racisme et la xénophobie en particulier", a ajouté le ministre.