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Les catastrophes liées à la crise climatique ont lancé la saison estivale avant l'heure aux États-Unis. Une alerte à la canicule s'est abattue sur une partie du Midwest et du sud-est du pays, tandis que de graves inondations ont provoqué des dégâts dans le parc national du Yellowstone, fermé au public. Quant au sud-ouest des États-Unis, il est déjà ravagé par plusieurs incendies.

Inondations, incendies dévastateurs, orages et vague de chaleur potentiellement dangereuse pour un tiers de la population : les États-Unis subissaient mardi 14 juin de plein fouet une série de catastrophes liées au changement climatique à l'approche de l'été.

Près de 120 millions d'Américains étaient concernés à un degré ou un autre par une alerte à la canicule qui s'est abattue sur une partie du Midwest et du sud-est du pays.

"Un dôme de hautes pressions devrait produire des températures supérieures à la normale, voire records, sur toute la zone aujourd'hui et demain [mercredi]", a averti la météo nationale. "Cette chaleur, alliée à un fort taux d'humidité, va probablement générer des températures bien supérieures à 37°C dans de nombreux endroits", prévient-elle. Dans certaines zones de l'Indiana, du Kentucky et de l'Ohio, le mercure devrait ainsi atteindre 43°C.

C'est cette zone de hautes pressions atmosphériques qui déclenche des phénomènes exceptionnels à sa périphérie, a expliqué à l'AFP Alex Lamers, expert de la météo nationale américaine. "Dans de nombreux cas, si vous avez une assez forte vague de chaleur, vous allez trouver tout autour de sa limite des orages et des tornades, des inondations soudaines, des pluies diluviennes", a-t-il dit.

Le parc du Yellowstone fermé

À la frange septentrionale de ce dôme de chaleur, les fortes températures entrent en collision avec des masses d'air frais et ont créé lundi de violents orages, laissant plusieurs centaines de milliers de personnes sans électricité dans le Midwest. Ce front froid risque de provoquer d'autres intempéries destructrices, comme de la grêle ou des vents violents.

Plus à l'ouest, des images publiés par l'agence des parcs nationaux témoignaient des dégâts causés par des inondations dans le parc de Yellowstone. Toutes les entrées de ce vaste parc de près de 9 000 kilomètres carrés, à cheval sur les États du Wyoming, du Montana et de l'Idaho (nord-ouest), restaient fermées jusqu'à nouvel ordre en raison des "conditions extrêmement dangereuses" provoquées par une rivière en crue et des pluies torrentielles. Tous ceux qui se trouvaient encore dans le parc ont été invités à évacuer.

⚠️UPDATE (6/14 @ 6:38pm)⚠️
Northern portion of Yellowstone likely to remain closed for substantial length of time due to severely damaged, impacted infrastructure. Visitors traveling to park soon must stay informed about current situation, roads & weather https://t.co/mymnqGvcVB pic.twitter.com/li6Vwy4qLt

— Yellowstone National Park (@YellowstoneNPS) June 15, 2022

"Les crues mesurées sur la rivière Yellowstone sont au-delà des niveaux record", dit l'agence des parcs nationaux sur son site Internet. Les inondations ont provoqué des effondrements ou coulées de boue qui coupent de multiples portions de route "et plusieurs ponts peuvent aussi être touchés", précise-t-elle.

Des alertes à la canicule ont parallèlement été lancées dans plusieurs régions de Californie et d'Arizona, où les températures et une sécheresse chronique aggravent encore les risques d'incendie.

Deux feux, chacun ayant déjà parcouru plus de 120 000 hectares, continuaient à brûler mardi dans l'État du Nouveau-Mexique. Les pompiers s'évertuent depuis des semaines à contenir les flammes du Black Fire et du Hermits Peak qui sont alimentées par une végétation exceptionnellement sèche.

Le Nouveau-Mexique et la quasi-totalité du sud-ouest des États-Unis sont en proie à une sécheresse historique et des dizaines d'incendies ont déjà éclaté dans la région avant même le début de l'été. Les pompiers constatent que la fréquence, la taille et l'intensité des feux de forêts et de broussailles n'a cessé d'augmenter ces dernières années.

Le changement climatique, facteur aggravant

L'année 2022 promet encore une fois d'être redoutable de ce point de vue. "Étant donné l'état actuel de la végétation et des incendies, je crains que nous n'ayons quatre, cinq voire six mois très difficiles devant nous", a déclaré récemment le chef des pompiers du comté californien d'Orange.

Les incendies sont courants dans l'ouest des États-Unis, mais ils sont devenus de plus en plus intenses en raison du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, notamment les énergies fossiles.

Selon Alex Lamers, s'il est difficile de faire un lien direct entre le réchauffement et un phénomène météorologique isolé, le changement climatique est indéniablement un facteur aggravant. "Dans chaque phénomène météo, il y a une part de malchance […]. Mais tous ont le climat pour toile de fond et pour faire simple, le changement climatique pipe les dés et augmente la probabilité d'avoir des événements extrêmes", explique-t-il.

Avec AFP