Un attentat-suicide a été perpétré contre les locaux de l'état-major de la marine nationale pakistanaise, ce mercredi. Au moins un soldat a été tué. Le kamikaze avait entre 17 et 18 ans, selon une source officielle locale.
AFP - Au moins un soldat a été tué mercredi dans un attentat suicide à l'entrée du quartier général de la marine à Islamabad, la capitale du Pakistan, pays en proie à une vague meurtrière d'attentats des talibans liés à Al-Qaïda, ont annoncé la police et la mairie.
Un homme s'est présenté en début d'après-midi à l'entrée, fortement gardée, du complexe abritant l'état-major de la Marine nationale, en plein centre ville, a indiqué à des journalistes Fazeel Asghar, le chef de l'administration de la municipalité.
"Les gardes de sécurité lui ont demandé d'ôter son manteau et il a déclenché sa veste bourrée d'explosifs", a-t-il poursuivi.
"C'était un attentat suicide", a confirmé à l'AFP Bani Amin, un officier de police.
"Un soldat de la Marine nationale a été tué et deux autres sont dans un état critique", a ajouté M. Asghar.
Le kamikaze devait avoir 17 ou 18 ans, selon lui.
Selon un porte-parole de la marine, onze personnes ont été blessées dont cinq militaires et six civils.
Près de 2.600 personnes ont été tuées dans tout le pays en un peu moins de deux ans et demi dans une vague sans précédent d'attentats, perpétrés pour la grande majorité par les talibans pakistanais alliés à Al-Qaïda. A l'unisson d'Oussama ben Laden, ceux-ci avaient décrété à l'été 2007 le jihad, la "guerre sainte", à Islamabad pour son soutien à Washington dans sa "guerre contre le terrorisme".
Depuis que l'armée a lancé, il y a un mois et demi, une offensive terrestre dans le district tribal du Waziristan du Sud, dans le nord-ouest frontalier avec l'Afghanistan et bastion du Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP), la fréquence des attentats a considérablement augmenté.
Après une trêve de cinq jours pour la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, un kamikaze avait tué mardi dans la cour de sa maison un député provincial dans le district de Swat, également théâtre d'une offensive de l'armée contre les talibans du TTP, mouvement qui avait fait allégeance à Al-Qaïda dès sa création en décembre 2007.
Le 17 octobre dernier, l'armée avait lancé son offensive dans le Waziristan du Sud, après d'intenses pressions des Etats-Unis. Washington considère qu'outre les cadres d'Al-Qaïda, les zones tribales abritent des bases arrières de talibans afghans qui lancent des attaques contre les forces internationales en Afghanistan.
La vague d'attentats touche plus généralement les forces de sécurité --armée ou police-- mais les kamikazes visent, depuis l'offensive du Waziristan, également les civils, en particulier à Peshawar, la grande capitale de la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP).
En un mois et demi, plus de 300 personnes ont péri dans 27 attentats, essentiellement à Peshawar et dans le nord-ouest. Le plus meurtrier a fait 125 morts le 28 octobre quand un kamikaze a fait exploser sa voiture piégée en plein coeur d'un marché bondé de Peshawar.
Islamabad n'a pas été épargnée depuis l'été 2007 par les attentats suicide même si la ville s'est transformée, peu à peu, en camp retranché, les entrées des bâtiments officiels et les principales rues étant barrées de check-points de militaires et policiers lourdement armés.