Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique a adopté, mercredi soir, à Vienne, à une large majorité, une résolution admonestant Téhéran pour son manque de coopération, sur fond d'escalade du programme nucléaire iranien et d'impasse des négociations pour ressusciter l'accord de 2015. Une résolution saluée par la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis.
La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont salué, mercredi 8 juin, dans un communiqué conjoint l'adoption par le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'une résolution critiquant la coopération insuffisante de l'Iran avec l'AIEA.
Les 35 membres du conseil des gouverneurs de l'AIEA ont adopté par 30 voix pour, deux contre (Russie et Chine) et trois abstentions la résolution qui critique Téhéran pour ne pas avoir fourni d'explications sur la présence de traces d'uranium sur trois sites non déclarés.
Le conseil des gouverneurs dit sa "profonde préoccupation" face au manque de bonne volonté de l'Iran et l'invite à coopérer sans délai avec l'AIEA.
Dans leur communiqué conjoint, Paris, Berlin, Londres et Washington rappellent que l'attitude de Téhéran contrevient à l'accord de garanties conclu au titre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
"Le vote de cette résolution à une très large majorité par le conseil des gouverneurs de l'AIEA aujourd'hui envoie un message clair à l'Iran sur la nécessité qu'il respecte ses obligations en matière de garanties, et qu'il apporte des clarifications techniquement crédibles aux questions pendantes liées à l'application des garanties", disent les quatre pays occidentaux qui avaient signé l'Accord sur le nucléaire iranien en 2015.
Caméras débranchées
Téhéran a d'ores et déjà riposté en débranchant, mercredi, des caméras installées par l'AIEA pour surveiller ses activités.
Washington a aussitôt prévenu que cette décision risquait de "compliquer encore davantage" les pourparlers de Vienne, déjà suspendus depuis mars.
Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, qui s'est rendu sur un site pour constater l'arrêt des appareils, a averti que "d'autres mesures étaient envisagées".
"L'Iran n'a pas d'activités nucléaires cachées ni de sites non signalés. Il s'agit (de la part des Occidentaux) de maintenir une pression maximale" sur la République islamique, a affirmé Mohammad Eslami, chef de l'OIEA, cité par l'agence officielle Irna.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett s'est félicité d'une "décision majeure qui expose le véritable visage de l'Iran", voyant là un "signal d'avertissement".
Avec AFP et Reuters