
Donné légèrement favori dans les sondages réalisés avant le scrutin, Anthony Albanese a remporté samedi les élections législatives, mettant fin à neuf ans de gouvernement conservateur.
Le Parti travailliste d'Anthony Albanese a remporté les élections législatives, samedi 21 mai, une victoire qui marque le retour au pouvoir de cette formation après neuf ans de gouvernement conservateur. "Ce (samedi) soir, j'ai parlé au chef de l'opposition et au nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, et je l'ai félicité pour sa victoire électorale", a déclaré le Premier ministre Scott Morrison.
"Le peuple australien a voté pour le changement", s'est félicité Anthony Albanese dans son discours de victoire. Il a aussi indiqué qu'il participerait au sommet du Quad mardi au Japon.
Quelque 17,2 millions d'électeurs choisissaient les 151 sièges de la Chambre des représentants pour un mandat de trois ans. Quarante des 76 sièges du Sénat étaient également renouvelés pour six ans. Le parti ou la coalition qui emportera la majorité à la chambre basse sera automatiquement chargé de former le gouvernement.
Selon des projections publiées par la chaîne ABC après dépouillement de la moitié des suffrages, le Parti travailliste emporte le plus grand nombre de députés à la Chambre des représentants. Mais avec seulement 72 sièges assurés jusqu'à présent, il n'était pas encore certain de décrocher la majorité absolue de 76 députés nécessaire pour former un gouvernement sans devoir se trouver un allié.
Anthony Albanese, donné légèrement favori dans les sondages pour devenir le prochain Premier ministre, avait demandé aux électeurs de lui "donner une chance". "Donnez une chance à ce pays, nous avons des projets", avait-il lancé, décrivant l'actuel Premier ministre conservateur Scott Morrison comme "le plus clivant que j'aie jamais vu".
Scott Morrison, au pouvoir depuis 2018, semblait avoir réduit l'avance des travaillistes dans les sondages ces derniers jours. Les deux derniers sondages publiés avant l'élection, jeudi et vendredi, accordaient une avance de six points aux travaillistes, mais l'écart tendait à se resserrer.
Un enjeu climatique
Dans un pays marqué par des inondations, des incendies et des sécheresses de plus en plus graves, les travaillistes promettent de faire davantage pour l'environnement. Après avoir proclamé sa victoire, Anthony Albanese a promis samedi de transformer l'Australie en "super-puissance" des énergies renouvelables.
Pendant la campagne électorale, Scott Morrison avait martelé un message qui avait fonctionné la dernière fois : on ne peut pas faire confiance aux travaillistes dans le domaine économique. Il s'était vanté des nouvelles données montrant que le taux de chômage australien est tombé à 3,9 % en avril, son niveau le plus bas en 48 ans, comme d'une "réussite extraordinaire" qui montre que son plan fonctionne.
Il avait qualifié Anthony Albanese "d'élément fragile" en raison de ses gaffes très médiatisées, notamment son oubli du taux de chômage national devant la presse. "C'est le genre de choses que les Premiers ministres doivent savoir", avait déclaré Scott Morrison dans une interview vendredi. "Nous avons vu qu'il n'est pas à la hauteur de la tâche et que cela le dépasse".
Anthony Albanese avait promis, quant à lui, une action ferme contre la corruption, après l'échec du gouvernement Morrison à mettre en place un gendarme fédéral anticorruption. Il avait qualifié l'administration Morrison de "gouvernement de pacotille le moins ouvert et le moins équitable de l'histoire politique australienne".
Anthony Albanese, 57 ans, est un homme du peuple, élevé dans un logement social de Sydney par une mère célibataire. D'origine italienne de par son père, il serait, s'il était élu, le premier chef de gouvernement australien à ne pas porter un nom anglo-saxon ou celtique. Mais son adversaire Scott Morrison, 54 ans, est coriace. Il y a trois ans, il avait été réélu en dépit de sondages défavorables, lors de ce qu'il a appelé un "miracle".

Avec AFP