Au moins 44 prisonniers sont morts lors d'affrontements entre bandes rivales, lundi, dans une prison d'Équateur, d'où une centaine d'autres détenus ont pu s'évader.
Au moins 44 prisonniers sont morts lors d'affrontements entre bandes rivales, lundi 9 mai, dans la prison surpeuplée de Bellavista, dans la province de Santo Domingo de los Tsachilas, en Équateur, selon un bilan du ministère de l'Intérieur, dirigé par Patricio Carrillo.
Sur place, des blessés portant des plaies au visage étaient pris en charge par des ambulances et des proches de détenus se pressaient autour du centre pénitentiaire pour tenter d'obtenir des informations, a constaté l'AFP.
Selon le chef de la police équatorienne, "les assaillants ont agi avec une grande cruauté", tandis que les violences ont été suivies d'une évasion massive.
Si les autorités n'ont donné aucun chiffre sur le nombre total d'évadés, 112 d'entre eux ont pu être "recapturés", mais 108 étaient toujours "portés manquants" lundi dans l'après-midi, selon le chef de la police, le général Fausto Salinas. "250 policiers, 200 militaires et des renforts supplémentaires sont en route", a-t-il détaillé.
Un "massacre" entre gangs décrit
"C'est le résultat regrettable de la violence des gangs", a déploré sur Twitter le président Guillermo Lasso, en tournée en Israël. Il a adressé ses "sincères condoléances aux familles" des personnes décédées.
Mi más sentido pésame a los familiares y seres queridos de los fallecidos en el amotinamiento en la cárcel de Sto. Domingo. Este es un lamentable resultado de la violencia entre bandas. El ministro del Interior @CarrilloRosero está a cargo de los operativos para recuperar la paz.
— Guillermo Lasso (@LassoGuillermo) May 9, 2022Les affrontements entre membres de deux bandes rivales, les "Loups" et les "R7", ont éclaté vers 3 h du matin, a précisé le ministre, provoquant le déclenchement des "protocoles de sécurité" pour contenir les "troubles à l'ordre" dans la prison. "La majorité des victimes, si ce n'est presque 100 %, ont été tuées avec des couteaux, et non avec des armes à feu", et "leurs cadavres mutilés laissés sur place".
"Ils ont été exécutés dans les salles communes, dans les cellules", puis "il y a eu une tentative d'évasion massive" avec usage d'armes à feu, a reconnu Patricio Carrillo.
"Ceux qui sont autorisés à se déplacer entre les différents blocs au sein de la prison sont vraisemblablement ceux qui sont derrière ce massacre", a-t-il estimé, évoquant un "scénario identique à celui du 28 avril dans la prison d'El Turi, où des membres des 'Loups' avaient déjà affronté des 'R7'". Quelque vingt prisonniers y avaient trouvé la mort, là aussi la plupart mutilés à l'arme blanche.
L'inaction du gouvernement fustigée
Les affrontements, souvent d'une extrême violence, sont récurrents dans les prisons équatoriennes, où près de 350 détenus ont trouvé la mort depuis février 2021.
Selon le gouvernement, des gangs rivaux de trafiquants de drogue, infiltrés ou contrôlés par des cartels mexicains, se livrent une guerre sans merci pour prendre le contrôle des prisons surpeuplées, guerre que les autorités ont été jusqu'à présent impuissantes à endiguer.
D'une capacité de 1 200 places, la prison de Bellavista accueille actuellement 1 700 prisonniers.
Avec AFP