Le renseignement américain prévoit une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que Vladimir Poutine veut le porter jusqu’à la Transnistrie, région qui a autoproclamé son indépendance de la Moldavie. L'Organisation internationale pour les migrations estime qu'au moins 8 millions de personnes ont fui leur domicile à cause de l'invasion russe pour s'installer ailleurs en Ukraine. Retrouvez notre suivi du mardi 10 mai.
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5 h 01 : la menace russe s'éloigne de Kharkiv, selon l'Ukraine
"Nos forces armées nous ont donnés à tous de bonnes nouvelles de la région de Kharkiv. Les occupants sont progressivement repoussés de Kharkiv", pilonnée depuis fin février, a dit le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo. "Je suis reconnaissant à tous nos combattants qui tiennent bon et font preuve d'une force surhumaine pour chasser l'armée d'envahisseurs."
"Les localités de Cherkasy Tychky, Rusky Tychky, Roubijné et Bayrak ont été libérées" dans la région de cette grande ville, a précisé l'état-major ukrainien sur Facebook. "Ainsi, l'ennemi a été repoussé encore plus loin de Kharkiv, et les occupants ont eu encore moins de possibilités de frapper le centre régional."
Mais "l'intensité des bombardements dans le district de Kharkiv a augmenté", a-t-il aussi relevé. De plus, selon Oleg Snegoubov, chef de l'administration régionale de Kharkiv s'exprimant sur Telegram, "en se retirant, les occupants russes laissent derrière eux des pièges mortels", des mines.
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4 h 29 : un premier vote au Congrès américain sur une enveloppe de 40 milliards de dollars pour Kiev
La Chambre américaine des représentants a adopté par 368 voix contre 57 une enveloppe faramineuse de près de 40 milliards de dollars (38 milliards d’euros) pour la crise ukrainienne, suivant Joe Biden dans son soutien indéfectible à Kiev.
Le texte voté par des élus des deux camps comprend un volet économique et humanitaire, mais aussi des armes et des munitions. Il doit désormais être voté au Sénat avant d'être promulgué par le président américain.
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23 h 06 : le premier président de l'Ukraine indépendante Léonid Kravtchouk est mort
Le premier président de l'Ukraine indépendante et l'un des fossoyeurs de l'URSS, Léonid Kravtchouk, est décédé à l'âge de 88 ans en pleine invasion russe du pays, ont annoncé les autorités mardi.
"Une grande perte pour toute l'Ukraine. Aujourd'hui, Léonid Kravtchouk est décédé – le premier président de l'Ukraine, le premier président de la Rada (le Parlement ukrainien) et l'homme qui est à l'origine de l'État ukrainien moderne", a indiqué le maire de Kiev Vitali Klitschko sur Telegram. Il a salué un homme qui "n'a pas eu peur" de prendre les rênes du pays lors des turbulentes années 1990, après la chute de l'Union soviétique. "C'est pendant sa présidence que le Parlement a adopté l'acte de proclamation de l'indépendance de l'Ukraine."
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22 h 12 : Washington se prépare à une extension du conflit jusqu’aux portes de la Moldavie
Le renseignement américain a dit mardi prévoir une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que le président russe Vladimir Poutine veut le porter jusqu’à la Transnistrie, région qui a autoproclamé son indépendance de la Moldavie.
"Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l'intention d'atteindre des objectifs au-delà du Donbass" (Est): soit vers la Transdniestrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré la cheffe de la CIA, Avril Haines.
S'il est "possible" que les Russes réalisent cet objectif dans les mois qui viennent, "ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa (sud de l'Ukraine) sans décréter une forme de mobilisation générale", a ajouté Mme Haines lors d'une audition au Congrès américain.
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22 h : Washington s’attend à un conflit prolongé, avec Moscou comptant sur l’essoufflement du soutien occidental à Kiev
La cheffe du renseignement américain Avril Haines a prévenu prévenu que Vladimir Poutine, qui se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, comptait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev. Le président russe "compte probablement sur un affaiblissement de la détermination des États-Unis et de l'Union européenne, lorsque les pénuries de biens alimentaires et la hausse des prix de l'énergie vont s'aggraver", a-t-elle alerté.
Or, selon Joe Biden, les ressources fournies par les États-Unis pour venir en aide à l'Ukraine doivent s'assécher d'ici dix jours.
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21 h 12 : La Berd va consacrer 1 milliard d’euros à l’Ukraine en 2022
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) va consacrer un milliard d'euros à l'Ukraine en 2022, a déclaré mardi sa présidente.
Cette aide viendra soutenir l'économie ukrainienne, a dit Odile Renaud-Basso, qui a ajouté en marge de la réunion annuelle de la Berd, organisée cette année au Maroc, que la banque était disposée à faire davantage.
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19 h 12 : 44 corps retrouvés sous les décombres d’un immeuble détruit en mars près de Kharkiv
Les corps de 44 civils ont été retrouvés dans les décombres d'un immeuble qui avait été détruit en mars à Izioum, une ville sous contrôle russe de la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes. "Quarante-quatre corps de civils ont été trouvés à Izioum (...) dans les décombres d'un immeuble de cinq étages détruit durant la première dizaine de mars" par la Russie, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov.
Il a ajouté, cité par les médias ukrainiens, que les habitants de la ville déblayaient les décombres "quand il n'y a pas de bombardements" alors que la zone est encore le centre de nombreux combats. Il n'a pas précisé dans quelles conditions les corps avaient été ramassés ni par qui, la ville d'Izioum et ses environs étant occupés par les troupes russes qui ont pris la ville le 1er avril, après plusieurs semaines de violents combats.
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19 h : la Biélorussie va déployer des forces spéciales près de la frontière avec l’Ukraine
L'armée biélorusse a annoncé le déploiement de forces spéciales dans trois zones situées à proximité de la frontière sud avec l'Ukraine, tandis que des manœuvres militaires incluant l'aviation et des unités d'artillerie vont parallèlement être organisées dans l'ouest du pays.
Alliée de Moscou, Minsk avait pourtant déclaré, en mars, que ses troupes ne prenaient pas part à ce que la Russie présente comme une "opération militaire spéciale" en Ukraine, mais a servi de base arrière pour l'envoi de milliers de soldats russes depuis le début de l'offensive lancée le 24 février.
Minsk se plaint depuis des mois de voir des pays de l'Otan - comme la Pologne, la Lituanie ou la Lettonie - regrouper des soldats près de ses frontières et a accentué en réponse la fréquence et l'ampleur de ses exercices militaires.
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18 h 10 : Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale sur la ligne de front dans le Donbass
Depuis le début de l’invasion russe, des milliers d’Ukrainiens ont étoffé les rangs de l’armée. Des volontaires, sans aucune expérience militaire notable, qui ont rejoint la défense territoriale, devenue une composante clé de l’armée nationale. Nos reporters dans le Donbass, Tarek Kai et Luke Shrago, ont rencontré certains de ses membres près d'une ligne de front située entre Donetsk et Izioum.
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17 h 20 : Lavrov en Algérie pour renforcer le "partenariat" avec la Russie, alors que les Européens se tournent vers Alger pour le gaz
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a effectué une visite en Algérie pour renforcer le "partenariat" avec cet allié de Moscou et exportateur gazier de plus en plus sollicité par une Europe cherchant à réduire sa dépendance au gaz russe. Le ministre russe des Affaires étrangères s'est entretenu avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, et a été reçu par le président, Abdelmadjid Tebboune. "Nous apprécions beaucoup la position pondérée, objective et équilibrée de l'Algérie sur la question ukrainienne", a déclaré M. Lavrov à l'issue de ses entretiens.
Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance aux livraisons russes depuis l'invasion de l'Ukraine se sont tournés vers l'Algérie. Mais le pays nord-africain ne dispose que d'une capacité très limitée pour augmenter ses exportations. Alger utilise également cet argument dans un apparent souci de ne pas se mettre à dos Moscou, répétant aussi que ses capacités ne sauraient se substituer au gaz russe. L'Algérie, exportateur de gaz de premier plan, fournit environ 11 % du gaz consommé en Europe, contre 47 % pour la Russie.
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16 h 40 : l’UE accuse la Russie d’avoir mené des cyberattaques contre des satellites pour préparer l’invasion de l’Ukraine
L'Union européenne a officiellement accusé les autorités russes d'avoir mené une cyberattaque contre un réseau de satellites une heure avant son offensive contre l'Ukraine pour préparer le terrain. C'est la première fois que l'UE accuse ouvertement le pouvoir russe d'avoir mené une cyberattaque, a précisé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, au cours d'une conférence de presse à Bruxelles.
"La cyberattaque a eu lieu une heure avant l'invasion non provoquée et injustifiée de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, facilitant ainsi l'agression militaire", souligne l'UE dans une déclaration publiée au nom des 27 États membres. "L'attaque a causé des perturbations importantes dans les communications qui ont affecté les services publics, les entreprises et les citoyens utilisateurs en Ukraine, et elle a également touché plusieurs États membres de l'UE", rappelle-t-elle.
"L'Union européenne et ses États membres, ainsi que ses partenaires internationaux, condamnent fermement la cyberactivité malveillante menée par la Fédération de Russie contre l'Ukraine, qui a visé le réseau de satellites KA-SAT, exploité par Viasat", ajoute le texte. "Nous pouvons l'attribuer au gouvernement russe", a déclaré Josep Borrell.
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15 h 37 : l’Allemagne rouvre son ambassade à Kiev "en présence minimale"
La ministre allemande des Affaires étrangères a annoncé la réouverture de l'ambassade de son pays à Kiev, lors d'une visite dans la capitale ukrainienne. La représentation diplomatique, fermée peu après l'invasion russe du 24 février, sera rouverte dans un premier temps "en présence minimale", a précisé Annalena Baerbock lors d'une conférence de presse avec son homologue ukrainien.
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15 h 06 : plus de 8 millions de déplacés à l’intérieur de l’Ukraine au 3 mai, selon l’ONU
Au moins 8,029 millions de personnes étaient déplacées à l'intérieur de l'Ukraine à la date du 3 mai, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, a annoncé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Au total, l'OIM estime que 13,686 millions de personnes ont été forcées de fuir leur lieu de résidence à cause de l'attaque ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février, que ce soit à l’intérieur du pays ou en dehors de ses frontières. Au dernier recensement en date, l'OIM avait compté 7,7 millions de déplacés internes.
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13 h 06 : "près des deux-tiers des habitants de Kiev sont revenus"
"Près des deux-tiers" des 3,5 millions d'habitants de Kiev sont désormais revenus dans la capitale ukrainienne, qui s'était vidée de la majorité de ses habitants au début de l'invasion russe le 24 février, a indiqué mardi le maire Vitali Klitschko.
"Il y avait avant la guerre 3,5 millions d'habitants à Kiev, près des deux-tiers sont déjà revenus", a-t-il déclaré. Même s'il y a encore un couvre-feu, des barrages routiers, "si ces limitations ne vous font pas peur, vous pouvez effectivement revenir", a ajouté l'édile, qui jusqu'ici appelait les habitants à patienter.
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12 h 29 : le nombre de civils tués est bien supérieur aux bilans officiels, selon l'Onu
Le nombre de civils tués en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, officiellement 3 381 décès, est nettement sous-estimé, a déclaré mardi la cheffe de la mission des droits de l'homme de l'Onu, qui évoque des milliers de morts supplémentaires.
Selon la mission, qui compte 55 observateurs en Ukraine, la plupart des décès sont imputables à des frappes aériennes et à des tirs de missiles.
"Nous travaillons sur des estimations, mais tout ce que je peux dire pour l'instant, c'est qu'il y a des milliers de morts en plus par rapport aux bilans que nous vous communiquons", a dit Matilda Bogner lors d'un point de presse à Genève.
"Le grand trou noir, c'est vraiment Marioupol, où il nous a été difficile d'accéder et d'obtenir des informations entièrement corroborées", a-t-elle ajouté.
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11 h 38 : Moscou ne participera pas à la réunion spéciale du Conseil des droits de l'Homme
La Russie ne va pas participer à la session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur "la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine", a annoncé mardi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
"La délégation russe ne va pas légitimer par sa présence ce nouveau show politique organisé sous forme d'une session extraordinaire", a déclaré Maria Zakharova dans un communiqué.
"Malheureusement, nos arguments et éclaircissements sur les vrais objectifs de cette opération militaire spéciale et la situation réelle sur le terrain sont totalement ignorés", a-t-elle déploré.
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11 h 22 : "plus d'un millier" de militaires ukrainiens toujours à Azovstal
"Plus d'un millier" de militaires ukrainiens dont "des centaines de blessés" se trouvent toujours dans l'aciérie Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué mardi à l'AFP la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Après l'évacuation de tous les civils la semaine passée avec l'aide de l'ONU, "plus d'un millier" de militaires dont des "centaines de blessés" demeurent dans les galeries souterraines de ce vaste complexe métallurgique, a-t-elle déclaré à l'AFP au téléphone. "Il y a des blessés graves qui nécessitent une évacuation urgente", a-t-elle précisé.
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10 h 35 : la cheffe de la diplomatie allemande à Boutcha
La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, s'est rendue mardi à Boutcha, ville ukrainienne près de Kiev où des centaines de civils tués avaient été découverts après l'occupation russe au mois de mars.
Arrivée à Boutcha dans la matinée, Annalena Baerbock a commencé sa visite surprise en s'entretenant avec des résidents de cette localité située au nord-ouest de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
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10 h 05 : une centaine de civils encore présents à Azovstal
Au moins 100 civils sont encore piégés dans les abris souterrains du complexe sidérurgique Azovstal, dernier bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol, toujours pilonné par les forces russes, a annoncé un collaborateur du maire de la ville.
"En plus des combattants, au moins 100 civils sont toujours dans les abris (de l'usine Azovstal). Pour autant, cela ne diminue pas l'intensité des attaques par les occupants", a fait savoir Petro Andriouchtchenko, un collaborateur du maire de Marioupol, dans un message diffusé sur Telegram.
Les autorités russes ont annoncé samedi que l'évacuation des civils réfugiés dans le réseau souterrain de cet immense complexe industriel était terminée.
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9 h 12 : la France croit à un accord cette semaine sur le pétrole russe
Les pays de l'Union européenne devraient parvenir "dans la semaine" à un accord sur un projet d'embargo sur le pétrole russe, en réponse à l'invasion de l'Ukraine, a déclaré mardi le secrétaire d'État français aux affaires européennes, Clément Beaune.
"Je pense qu'on peut avoir un accord dans la semaine, c'est en tout cas le but de la présidence française" du Conseil de l'Union européenne, a-t-il dit sur LCI, en ajoutant qu'"il y aura un sixième paquet de sanctions européennes".
"On doit aller vite, et je le dis avec confiance: il y aura un sixième paquet de sanctions européennes, elles seront très puissantes et nous sortirons progressivement, avec un calendrier, d'abord du pétrole russe mais des hydrocarbures russes en général", a-t-il ajouté.
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4 h 10 : les démocrates proposent une aide financière supplémentaire à l'Ukraine
Les démocrates du Congrès se sont mis d’accord sur une proposition visant à fournir 39,8 milliards de dollars d’aide supplémentaire à l’Ukraine, un montant supérieur à celui qu’ambitionne le président Joe Biden, ont indiqué deux sources proches du dossier. Selon elles, la Chambre des représentants pourrait se prononcer dès mardi sur cette proposition.
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2 h 04 : la France et le Mexique demandent une réunion jeudi du Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait tenir, jeudi, une nouvelle réunion publique sur la guerre livrée par la Russie à l'Ukraine, au vu de "la dégradation continue de la situation humanitaire", ont indiqué lundi des diplomates. Réclamée par la France et le Mexique, cette session sera la 16e du Conseil de sécurité depuis le 24 février.
Les deux pays ont demandé des exposés du département des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), a précisé un diplomate. Cette réunion se tiendra le même jour qu'une session extraordinaire à Genève du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, réclamée par l'Ukraine.
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00 h 01 : Emmanuel Macron douche les espoirs d'une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE
Emmanuel Macron a prévenu lundi qu'une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'UE prendrait "des décennies" et proposé, en attendant, l'entrée dans un nouvel ensemble, une "communauté politique européenne", susceptible aussi d'accueillir des pays comme le Royaume-Uni.
Cette idée, que le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé "très intéressante" lors d'une rencontre entre les deux dirigeants à Berlin, est toutefois susceptible de créer craintes et frustrations parmi les candidats déjà déclarés ou potentiels à une adhésion européenne.
Le président français a dévoilé cette proposition lors de son premier discours sur l'Europe depuis sa réélection, prononcé à Strasbourg.
Avec AFP et Reuters