
Regroupés sur l'avenue Bourguiba à Tunis, des centaines de manifestants ont apporté leur soutien au président Kaïs Saïed, que ses adversaires accusent de mettre en place un régime autoritaire. Plusieurs partis d'opposition ont annoncé fin avril la création d'un "Front de salut national" avec l'objectif d'unir toutes les forces politiques pour "sauver" la Tunisie de sa profonde crise.
Des centaines de personnes ont manifesté dimanche 8 mai dans le centre de Tunis en soutien au président Kaïs Saïed et aux mesures qu'il prône pour redresser la Tunisie, alors que les adversaires du chef de l'État dénoncent une dérive autoritaire du pouvoir.
Les manifestants, rassemblés sur l'emblématique avenue Bourguiba à l'appel d'un collectif pro-Saïed, ont déployé des calicots avec l'inscription "Nous sommes tous Kaïs Saïed" et scandé des slogans appelant au jugement des politiciens "corrompus" que le président tunisien vilipende sans cesse.
Ils ont aussi conspué Rached Ghannouchi, chef du parti islamo-conservateur Ennahda et président du Parlement dissous par Kaïs Saïed, dont il est la bête noire.
Kaïs Saïed, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, est la cible de critiques croissantes de ses adversaires qui l'accusent de mettre en place un régime autoritaire sonnant le glas de la balbutiante démocratie dans le pays d'où est partie en 2011 la première révolte du Printemps arabe.
Renforcement des pouvoirs de Kaïs Saïed
Plusieurs partis d'opposition ont annoncé fin avril la création d'un "Front de salut national" avec l'objectif d'unir toutes les forces politiques pour "sauver" la Tunisie de sa profonde crise.
Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement avant de le dissoudre en mars dernier.
En février, il a également dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire "temporaire" dont il a nommé les membres.
Le 22 avril, il s'est arrogé le droit de nommer le chef de l'Autorité électorale, à quelques mois d'un référendum sur des réformes constitutionnelles en juillet et un scrutin législatif en décembre.
Et début mai, il a annoncé l'instauration d'un "dialogue national" attendu depuis des mois mais dont il a exclu les partis politiques.
Outre l'impasse politique, la Tunisie se débat dans une profonde crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un nouveau prêt.
Avec AFP