logo

Fillon réaffirme sa confiance quant à la sécurité du réacteur EPR

Face aux critiques des autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise, le Premier ministre a redit sa confiance dans le nucléaire français. Et a profité de sa visite sur le site de Flamanville pour recadrer le nouveau PDG d'EDF.

AFP - François Fillon a défini jeudi la feuille de route du nouveau patron d'EDF Henri Proglio en matière nucléaire en insistant sur le rôle "leader" de l'Etat, à l'occasion d'une visite du chantier du réacteur 3e génération (EPR) de Flamanville, dans la Manche.

Nommé la veille dans ses nouvelles fonctions, le président non exécutif de Veolia Environnement, qui avait fait état de son ambition de réorganiser la filière autour de son groupe avant d'atténuer ses propos, a entendu chanter ses louanges par le Premier ministre, qui a salué ses qualités de "grand industriel avec une grande expérience".

Alors que le débat continue sur sa double casquette - il conservera la présidence du conseil d'administration de Veolia - François Fillon a défendu la demande d'Henri Proglio de voir augmenter la rémunération du patron d'EDF, qui suscite des remous parmi les syndicats maison.

"Il faut que les choses soient très claires: on a choisi Henri Proglio parce qu'on (ne) avait besoin", a lancé François Fillon.

"Dans ces conditions il est parfaitement normal" que sa rémunération "soit proche de celle qu'il avait dans ses fonctions précédentes", a-t-il tranché devant un Henri Proglio tout sourire.

Si l'on se base sur les rémunérations de 2008, cela conduirait à augmenter de 45% environ le salaire du PDG d'EDF, qui touchait jusqu'à présent 1,1 millions d'euros.

Dans le même temps, le chef du gouvernement a tenu à mettre les points sur les i dans le débat autour du leadership sur la filière nucléaire française, que le nouveau PDG du groupe d'électricité entend réorganiser.

"Le leader, c'est l'Etat. Ensuite il y a des acteurs, j'ai indiqué qu'EDF avait un rôle central compte tenu de son expérience et de son poids dans le monde", a déclaré le Premier ministre.

Accompagné également de la ministre de l'Economie Christine Lagarde et de la présidente du directoire d'Areva Anne Lauvergeon, François Fillon a souligné que le nucléaire était "un atout considérable de la France dans la compétition internationale".

Qualifiant Areva d'"acteur majeur", il a affirmé que le gouvernement souhaitait "renforcer" sa spécialisation sur le nucléaire, "en lui donnant les moyens financiers de son développement".

Evoquant les travaux de construction du réacteur de Flamanville, qui ont pris du retard, il a assuré que les délais seraient "tenus" pour que "le démarrage ait bien lieu en 2012", pour des premières livraisons "en 2013".

Premier réacteur de troisième génération construit dans le monde, Flamanville est la centrale de référence pour EDF, qui cherche à l'exporter.

"La réussite de l'EPR, ce sera une part déterminante de la réussite d'Henri Proglio à la présidence d'EDF. Pour l'Etat, votre actionnaire principal, votre premier objectif devra être d'améliorer la disponibilité et la compétitivité du parc de production existant", lui a-t-il lancé.

Il a en outre déploré que le "coefficient de disponibilité des centrales diminue depuis trois ans", se situant aujourd'hui en deçà de 80%. "Ce n'est pas assez: il faudrait repasser rapidement la barre des 80%, et se fixer comme objectif d'atteindre les 85% d'ici trois ans", a-t-il encore dit.

Evoquant enfin les critiques émises par les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise à l'encontre du système de pilotage de l'EPR, François Fillon a déclaré qu'elles étaient la marque de la "transparence" et de l'"exigence" des organismes de contrôle.

"Le message du gouvernement est donc très clair: nous avons confiance en l'EPR !".